Parcellaire aménagé, tout à gagner
Pour mener à bien un échange parcellaire, la Safer de Bretagne a un rôle essentiel. Elle l'a présenté lors de son assemblée générale du 21 mai.
A quelques-uns ou au niveau de toute une commune, les agriculteurs ont tout à gagner à échanger des parcelles pour optimiser leur foncier. "Avec des parcelles regroupées, il y a moins de transport, plus de terres accessibles aux vaches, on gagne en temps de travail et en efficacité économique", avance Soazig Perche, conseillère à la chambre d'agriculture d'Ille et Vilaine.
Les arguments sont nombreux. Sur un hectare de blé, le temps de travail est multiplié par trois quand la parcelle est à 10 km du siège d'exploitation. La comparaison entre la conduite de parcelles proches et d'autres éloignées a montré que la proximité favorisait l'utilisation de fertilisants organiques, la diminution des doses phytosanitaires par la simple possibilité d'une meilleure observation et le meilleur entretien du bocage.
Souvent le regroupement parcellaire permet de retrouver des terres pâturables sans route à traverser. "Dans les bassins versants "algues vertes" ou en contentieux, le regroupement parcellaire pourra participer à l'amélioration des pratiques agronomiques", estime Jean-Paul Le Lan, directeur de la Safer de Bretagne.
Un rôle de facilitateur
Des intérêts, il y en a; des possibilités beaucoup moins, car pour être efficace, un aménagement parcellaire demande que plusieurs agriculteurs et leurs propriétaires fonciers se mettent autour d'une table et acceptent les échanges. "La Safer est là pour faciliter les choses", assurent ses responsables, qui remarquent que la présence de terres en réserve est souvent l'élément déclencheur d'une opération d'échanges.
Cela a été le cas sur la commune de Domagné (35), une commune qui avait besoin d'espace pour construire une station d'épuration et sur laquelle les exploitations vont être perturbées par la ligne du TVG. "Nous avons travaillé avec la Safer pour trouver du foncier et accompagner les négociations", souligne Bernard Renou, maire de Domagné. Au final, une agricultrice, dont le siège d'exploitation était coincée dans le bourg, a pu se ré-installer, les parcellaires ont été réaménagés en prévision du passage de la LGV et la commune a trouvé l'endroit où construire sa station.
A Muzillac (56), le repérage par l'Odasea de deux exploitations sans successeur a entraîné une remise à plat du parcellaire de la commune. Le conseil régional a financé le stockage des terres qui ont permis l'installation et plusieurs exploitants ont pu réaménager leur parcellaire.
Pour faciliter l'échange parcellaire, reste quelques freins à lever. "Nous avons besoin de moyens financiers pour faciliter le stockage des terres, évoque Joseph Gautier, président de la Safer de Bretagne. Les agriculteurs ont aussi besoin de plus de souplesse dans le transfert des droits, DPU, références laitières et autres PMTVA".
Pour ceux qui veulent en savoir plus, rendez-vous au Space : la plateforme recherche et développement sera consacrée à l'aménagement parcellaire.