Pour des retraites supérieures au seuil de pauvreté

En cette année de centenaire de la fin de la première guerre mondiale, et comme en témoignent les monuments aux morts, il est important de se souvenir du lourd tribut qu’ont payé nos villages, du nombre important de paysans qui ne sont jamais revenus. Trente ans plus tard, au sortir de la seconde guerre, les agriculteurs ont relevé les défis de nourrir la France en qualité, en quantité et à des prix abordables. Dès les années 60, l’objectif des différents gouvernements était de protéger le panier de la ménagère. Dans les années 80, il fallait lutter contre l’inflation, et la flambée des prix alimentaires. La PAC sert aussi à ça depuis longtemps : permettre à tous les Européens de pouvoir manger à leur faim, pour un prix modique.
L’agriculture a aussi exporté vers des pays extérieurs, du poulet, du porc, du lait, des céréales, permettant à la France d’équilibrer la fameuse balance commerciale. Mais cette politique de prix bas sur les produits a aujourd’hui une conséquence importante : avec des revenus faibles, les agriculteurs n’ont pu se préparer une retraite digne de ce nom.
Depuis la rentrée, le gouvernement a lancé une vaste consultation sur l’avenir des retraites, avec en point d’orgue, la refonte de la quarantaine de systèmes de retraites. La mise en œuvre qui se fera après 2025, permettra, on l’espère, aux futurs retraités d’avoir une meilleure pension que nous.
En attendant, coups de rabot après coups de rabot, les pensions actuelles ne cessent de fondre comme neige au soleil. Si la volonté de l’État de privilégier le travail est louable, il aurait été opportun avant de ponctionner les retraités avec l’augmentation de la CSG, de regarder la situation des retraités agricoles. Nous vivons en milieu rural, nous nous chauffons souvent au fioul et avec l’augmentation du carburant : c’est la double peine !
Il est donc vital, que dès maintenant le gouvernement revalorise les pensions à 85 % du Smic, soit 1 000 euros, pour enfin avoir des retraites supérieures au seuil de pauvreté. Cette revalorisation, raisonnable et nécessaire, doit se faire non pas en augmentant les cotisations des actifs, mais par la solidarité nationale. Cette nation à laquelle le monde paysan a tellement donné doit aider les retraités agricoles en retour.