Quelles adaptations pour les systèmes laitiers ?
Les producteurs de lait sont à la croisée des chemins. Pas facile d'y voir clair entre les évolutions annoncées de la Pac et une économie mondiale déboussolée. Les systèmes herbagers sembleraient mieux s'en sortir que d'autres modèles.
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Fin annoncée des quotas, volatilité des prix, compétition entre bassins de production, autant de difficultés auxquelles les producteurs de lait doivent faire face. Pour y voir plus clair, à la demande des conseils régionaux de Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie, l'Inra et l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers ont étudié l'adaptation des systèmes, herbagers, notamment. Des travaux présentés, mardi 18 novembre, à l'assemblée générale de l'Adage. Si la production mondiale de lait augmente, elle n'est pas à la hauteur de la croissance de la consommation, surtout dans le bassin asiatique. La France reste le 8e producteur mondial et le 2e exportateur. Très peu de quantité - environ 6% de la production - est échangée sur le marché mondial. Le marché des produits laitiers est très volatile, il suffit d'une petite variation de l'offre ou de la demande pour déséquilibrer le prix. Comme en 2007, où le lait manquait. Face à l'invitation à produire plus et au coup de pouce des prix, les éleveurs laitiers ont vite réagi. La production a augmenté de 10% en France, jusqu'à 15% dans l'Ouest. Des tensions sur les marchés ont eu lieu quand les prix se sont effondrés mais que la production était restée élevée.
Apprendre à travailler avec des prix volatiles
La réforme de la Pac en 2003 a entériné le découplage des aides et la baisse des prix d'intervention. Baptiste Lelyon, chercheur à l'Inra de Nantes, s'est penché sur l'impact de cette réforme sur 4 systèmes laitiers (herbager, semi-intensif, lait + céréales, lait + jeunes bovins). "Le découplage n'a pas de réel impact sur le revenu, explique le chercheur, car le montant d'aides ne change pas. Par contre, ces dernières années, la hausse du prix des céréales a eu plus d'impact, en décourageant l'engraissement". Les systèmes herbagers sont moins sensibles à ces variations."Les systèmes herbagers sont les plus stables dans un contexte de prix fluctuants, car moins dépendants du prix des céréales", souligne Baptiste Lelyon, qui a construit un modèle de maximisation de l'EBE. En fonction des contraintes que sont la SAU, les prix et les charges, ce modèle permet de faire varier le rendement, l'assolement pour regarder quelle combinaison est la plus intéressante économiquement. Avec le découplage, le lait est plus intéressant à produire avec un maximum d'herbe.
Les quotas devraient disparaitre en 2015. Leur fin pourrait voir la production augmenter de 7 à 10% et les prix chuter de 21 à 26%, si cette libéralisation n'est pas encadrée par une contractualisation privée, entre producteurs et entreprises. Dans ce contexte, l'Ouest laitier pourrait tirer son épingle du jeu grâce à son fort potentiel. Une intensification et la reconversion de surfaces en céréales vers de la SFP permettrait de produire plus. Mais, l'EBE risque de d'augmenter, proportionnellement, moins que la quantité de lait produite, à cause de l'augmentation des charges et des concentrés nécessaires. Quel que soit leur système de production, les éleveurs vont devoir apprendre à travailler avec un prix variable. "Globalement, les prix vont augmenter mais avec de fortes fluctuations", avertit Karine Daniel, de l'Esa. Autant s'y préparer.