Quoi de neuf en production porcine biologique ?
En 2018, la production porcine biologique représente moins de 1 % de la production porcine française. Pourtant, elle connaît depuis 2016 une nouvelle phase de développement avec une accélération des installations et/ou conversions. Ce développement est guidé par une demande sociétale croissante et par la volonté de nombreux éleveurs de mettre en place un mode de production plus durable (respectueux du bien-être animal et de l'environnement). Les premières régions productrices de porcs bio sont, dans l'ordre, la Nouvelle Aquitaine, les Pays de Loire et la Bretagne.


Une filière porcine qui s'organise en Bretagne et dans le Grand Ouest
Les éleveurs bio commercialisant leurs porcs en filière longue sont adhérents de groupements de producteurs biologiques, tels BVB, BioDirect et Unébio, ou conventionnels bretons ou ligériens. Ces derniers développent depuis peu une production de porc biologique pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Ils proposent aux éleveurs ayant un projet d'installation ou de conversion en porc bio, une contractualisation sur plusieurs années (prix du porc indexé sur le prix de l'aliment) pour sécuriser leur projet.
Une réglementation qui évolue en permanence
Les élevages de porcs biologiques sont soumis à la réglementation européenne : le RCE (règlement cadre européen) n° 834/2007 et 889/2008 applicable depuis le 1er janvier 2009. Cette réglementation est complétée par un guide de lecture français, révisé plusieurs fois par an. La certification de production de porcs biologique est validée annuellement par des organismes certificateurs indépendants et agréés par l'État qui contrôlent la conformité des élevages vis-à-vis de la réglementation bio européenne. En 2021, une nouvelle réglementation européenne sera appliquée. Les règles générales sont déjà fixées, comme l'augmentation du lien au sol de 20 % actuellement à 30 %, une certification de groupe pour les petits producteurs, une harmonisation des procédures de contrôle... Mais d'autres règles sont encore en négociation, principalement sur les caractéristiques de logement des porcs (courette avec une partie de caillebotis...). Textes réglementaires et guide de lecture sont accessibles à tous sur différents sites internet : ministère de l'Agriculture, Inao, Agence Bio...
Des références sur les performances techniques peu nombreuses et très variables
Les seules références disponibles, au niveau national, portent sur une vingtaine d'élevages suivis en GTTT et/ou GTE, de taille supérieure (75 truies en moyenne) à celle des élevages français (24 truies). En 2016, la prolificité exprimée en nés totaux par portée est en moyenne de 13,8 porcelets (11,6 à 16) et 10 porcelets sont sevrés par portée (7,8 à 11,2). La consommation moyenne d'aliment est de 1 458 kg par truie présente et par an (1 266 à 1 664 kg). La grande variabilité observée sur ces critères est liée au faible nombre d'élevages représentés, à la diversité des systèmes (par ex. naissage en plein air ou en bâtiment). Les poids d'abattage sont équivalents à la production conventionnelle, avec cependant un TMP moins élevé (de l'ordre de 2 points en moyenne), en lien avec une alimentation des porcs parfois difficile à équilibrer et aussi à un élevage sur paille (grands groupes, rationnement des animaux plus délicat...).
Des études, des journées de formation sur la production porcine biologique
La chambre d'agriculture de Bretagne organise des journées techniques et des formations pour les porteurs de projet et éleveurs intéressés par la production porcine biologique. Les prochaines formations spécifiques sur le porc bio portent sur le bâtiment d'élevage, la biosécurité en élevage dans le contexte de la PPA, l'alimentation des porcs et la fabrication d'aliment à la ferme en agriculture biologique. D'autres journées complémentaires sont régulièrement proposées, notamment relatives à la conduite des grandes cultures bio.
Retrouvez toutes ces informations : journées, formations, réglementation, fiches techniques, actualités... sur le site http ://www.capbio-bretagne.com.
CONTACT : Et pour tout renseignement supplémentaire, contactez Sarah Bascou, conseillère bio, 02 96 46 20 92, sarah.bascou@bretagne.chambagri.fr
Les exigences du cahier des charges européen actuellement en vigueur
La production porcine biologique est un mode de production exigeant en termes de logement des animaux (ex : surface par animal 2 à 3 fois supérieure à celle des porcs élevés en conventionnel...), de conduite d'élevage (âge au sevrage minimal à 40 jours, pas d'hormones de reproduction, un seul traitement allopathique dans la vie d'un porc...) et d'alimentation (95 % des matières premières d'origine biologique, acides aminés de synthèse et OGM interdits...). Le tableau ci-dessous présente un récapitulatif des différences liées au mode de production conventionnelle et biologique.