Sapeur pompier volontaire en entreprise : un partenariat gagnant-gagnant
La MSA d’Armorique vient de signer un partenariat avec le Sdis, le service départemental d’incendie et de secours du Finistère. Un partenariat gagnant-gagnant qui permettra à l’une de ses salariés, Sonia Broggi, de s’absenter du travail pour des formations ou des interventions. Avant que son exemple donne à d’autres l’envie de s’engager à leur tour ?

"Le Finistère compte 2 500 sapeurs pompiers, dont 2 150 volontaires, souligne Jean-François Le Bleis, vice-président du Sdis, le service départemental d’incendie et de secours. Sans eux, les casernes ne peuvent pas tourner. Mais la plupart du temps, ils travaillent et leur disponibilité en journée est problématique". C’est donc avec soulagement que le Sdis signe des conventions de partenariat avec des entreprises. "Un partenariat gagnant-gagnant : le sapeur pompier volontaire peut aller se former sans poser de jours de congés. Et l’entreprise peut compter sur les compétences et la rigueur d’un salarié engagé et disponible".
Des sapeurs pompiers disponibles
La MSA d’Armorique a voulu aller encore plus loin et la convention qu’elle a signée le 12 mars dernier prévoit que Sonia Broggi, salariée à Landerneau (29), puisse aussi se libérer, durant la journée, en cas de besoin pour une intervention. Une évidence pour Philippe Meyer, directeur général. "La MSA est organisme de protection sociale. Il est normal que nous nous engagions".
"Les entreprises ne sont pas si nombreuses à l’accepter, apprécie la jeune femme. Et une telle disponibilité est précieuse pour la caserne". Ainsi, à Landerneau, où elle est affectée, il n’y a que 4 sapeurs pompiers professionnels. "Ce n’est pas suffisant pour armer un véhicule de secours, précise le commandant Erwan Quéau, chef du service volontariat au Sdis 29. Il faut absolument des sapeurs pompiers volontaires".
Un appel aux bonnes volontés
Recrutée il y a tout juste un an, Sonia Broggi avait évoqué son engagement dès son entretien d’embauche. "J’ai suivi une formation aux premiers secours à l’âge de 14 ans, indique la jeune femme qui, un temps, songe aux pompiers de Paris. Mais je me suis dit que la marche était trop haute, que ce n’était pas pour moi". Et c’est son conjoint, sapeur pompier volontaire, qui la pousse à postuler. "Les formations m’ont permis de gagner en assurance, de voir que j’avais ma place".
"On n’a pas besoin de champions, précise le commandant Erwan Quéau. Cette image éloigne un certain public des casernes et c’est dommage : nous avons besoin de gens bien dans leur tête, disponibles. Et nous ne recherchons pas que des jeunes : il y a aussi des profils intéressants chez des gens un peu plus âgés". Et les effectifs se féminisent, un quart des sapeurs pompiers étant désormais des femmes. De quoi donner des idées à d'autres salariés, à la MSA ou ailleurs ?