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SIA 2016, le salon de toutes les questions

Le Salon international de l'agriculture fermera ses portes dimanche soir sur cette impression étrange d'un rendez-vous non pas manqué mais raté entre l'agriculture et les Français et de l'omniprésence d'un intrus : la crise agricole.

Aucune surprise dans les manifestations très médiatisées de la colère des agriculteurs samedi dernier au premier jour du Salon international de l'agriculture, les sifflets, les quolibets impromptus lors de la visite inaugurale par le Président de la République, tout était prévisible tant la colère est grande chez les agriculteurs. Une fronde parfaitement anticipée si l'on en juge par l'importance du dispositif de sécurité déployé lors de la visite de François Hollande comme à celle de Manuel Valls le surlendemain. On remarquera aussi que ni l'un ni l'autre ne se seront dérobés devant cet incontournable exercice de contact.

Plus que jamais, quitte à affronter les railleries, ils voulaient démontrer leur attention aux difficultés des agriculteurs, un peu plus d'une semaine après l'annonce de mesures de baisse de cotisations sociales. Mais l'exercice qui d'ordinaire récolte les faveurs du public s'est cette fois transformé en un long lessivage médiatique, contrastant avec l'ambiance campagnarde des jours suivants, y compris lors des nombreuses visites de personnalités politiques.

Quelle réponse européenne à la crise ?

Phil Hogan, était lui annoncé pour mercredi dans les allées de la plus grande ferme de France, une visite très attendue à quelques jours d'un nouveau conseil des ministres européens de l'agriculture, le 14 mars, où il sera question de la crise agricole. Un débat demandé par la France qui souhaite être suivie dans ses propositions de mesure de gestion de crise, dont celles d'un relevement de l'intervention et d'une réduction de production en lait.

"Au niveau européen, il y a des tournants à prendre, comme au niveau français. [...] La dérégulation et l'ultra-libéralisme amènent chacun à faire n'importe quoi", a pour sa part déclaré lundi Thierry Roquefeuille, président de la Fédération nationale des producteurs laitiers qui souhaitait que la venue de Phil Hogan soit l'occasion d'une prise de conscience de la part de la Commission, car il suffit que "Phil Hogan obtienne la majorité à la Commission" pour faire valider des décisions "alors que Stéphane Le Foll a besoin de l'unanimité". Or deux Etats membres s'opposent à toute tentative de régulation de l'offre, l'Irlande pour laquelle ce n'est pas une réponse appropriée en période de baisse des prix et le Royaume Uni, sceptique à l'égard d'un soutien supplémentaire du marché et inquiet devant toute suggestion de restriction de la production de lait ou de porc qui pénaliseraient les éleveurs les plus performants.

Dans les différents échanges politiques que permet le salon parisien, cette prochaine échéance du conseil des ministres européens du 14 mars était dans toutes les têtes, quand bien même les questions sur l'avenir de l'agriculture française ont été le fil rouge de l'édition 2016 du SIA.

20 millions de repas servis grâce aux dons agricoles

"Près de 10 000 tonnes des dons proviennent du monde agricole" a souligné mardi Jacques Baylet, président des Banques alimentaires à l'occasion d'une rencontre célébrant le partenariat entre la FNSEA et l'association. Ces dons agricoles, directement envoyés par les agriculteurs ou par le biais de l'association Solaal, équivalent à près de 20 millions de repas servis chaque année en France. "Le don et la gratuité sont les fondements de nos projets" rappelle Jacques Baylet. De son côté, Xavier Beulin a lui aussi souhaité remercier l'engagement de l'association et de son action "juste, nécessaire et obligatoire", tout en regrettant que dans un contexte de surproduction, des personnes se trouvent en insuffisance alimentaire.

Les dons sont quant à eux de plus en plus nombreux du fait de la loi Garot votée le 3 février dernier, rendant obligatoire la valorisation des surplus alimentaires pour les GMS de plus de 400 m2, mais cet afflux est difficile à gérer. Une convention en négociation devrait définir les nouvelles modalités d’exécution dans la relation GMS/associations.



En lait, la "course à la baisse des prix"  serait enrayée

Les négociations commerciales annuelles qui se sont terminées le 29 février, se seraient conclues sur un accord de stabilité pour le prix du lait. "Je suis incapable de vous dire quel est le niveau de prix fixé, puisque ce n’est pas moi qui le fixe" a témoigné Stéphane Le Foll au micro d’Europe 1 mardi. Cependant "l’engagement qui avait été demandé par le gouvernement à la grande distribution et aux industriels de stopper la course à la baisse des prix a semble-t-il […] été tenu" a ajouté le ministre de l’Agriculture. Il a par ailleurs estimé que le fait que Lactalis ne publie pas ses comptes n’était "pas normal" et qu’ "une loi" allait permettre à ce sujet  "de renforcer les sanctions".

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