Situation alarmante pour les producteurs cidricoles bretons

Après une année 2019 difficile suite au gel du printemps l’an passé, 2020 s’annonçait sous de meilleurs auspices avec de belles récoltes en perspective. Mais les mesures sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19 -fermeture des crêperies et de la restauration, annulation des fêtes locales et des festivals - ont aujourd'hui un impact majeur sur la situation économique des producteurs cidricoles. L'enquête menée par la Maison cidricole de Bretagne auprès de ses adhérents révèle "une situation alarmante pour la filière", souligne cette association regroupant 54 ateliers cidricoles et plus de 200 producteurs de pommes associés. En moyenne les producteurs cidricoles bretons ont accusé une perte de chiffre d'affaires de 43 % en mars, et estiment que leur perte moyenne dépassera les 71 % en avril. "Les incertitudes liées au déconfinement ne permettent pas d’envisager dans l’immédiat une amélioration de la situation, estime la Maison cidricole de Bretagne. La non-réouverture du réseau des cafés, hôtels et restaurants, avant mi-juin dans le meilleur des cas, génère notamment un manque à gagner majeur pour l’ensemble de la filière, ce débouché représentant en moyenne 36 % des ventes". La semaine dernière, l'interprofession (Unicid) a demandé un "plan de soutien fort", comprenant notamment des mesures de dégagement de cidres (distillation industrielle) et de pommes à cidre. La filière n'est pas concernée par les mesures d'urgence proposées par Bruxelles. Elle estime que 200 000 hectolitres de cidre et 100 000 tonnes de pommes sont "à retirer du marché".