Space 2017, le salon de la reprise ?
Le Space aura 30 ans cette année, trois décennies à se construire une dimension internationale de premier plan. La "planète élevage" réunit les visiteurs de plus de 120 pays et joue dans la cour des grands rendez-vous agricoles mondiaux. Sans oublier de coller aux aspirations des éleveurs qui viennent s'y dessiner un avenir. Le point sur l'édition 2017, à quatre mois de l'événement.


Le Space se tiendra du 12 au 15 septembre et, déjà, les signes d'une édition 2017 de grande facture se multiplient. La conjoncture d'abord, avec la reprise en porc après plusieurs annnées de crise, avec aussi une nouvelle ardeur des investissements en volailles, malgré les difficultés sur les marchés. Pour le lait, on attend encore une amorce de renversement de tendance. Bref, le paysage agricole semble s'éclaircir un peu et c'est tant mieux ose croire Anne-Marie Quéméner. La directrice du salon, son deuxième à cette place de pilotage de l'événement, note ainsi quelques faits révélateurs d'un vrai sursaut. 141 nouveaux venus intégreront la liste des exposants 2017, 1273 inscrits à ce jour, soit une cinquantaine de plus que l'an dernier à la mi mai. Parmi lesquels le groupe Roullier pas moins, qui jusque-là n'avait pas jugé utile d'être présent. Autres signes qui ne trompent pas, quelques exposants de renom ont même choisi d'augmenter leur surface, ou de re-venir en force, comme c'est le cas cette année des fournisseurs de l'aviculture... ou du constructeur d'équipement de traite Delaval. Ce regain d'attractivité aura pour conséquence une redistribution des surfaces de stands entre les différents halls, le genre de détail qui traduit une vraie envie d'être là, visible, actif et conquérant sur un marché de l'agriculture plus ouvert que jamais.
L'agriculture, enjeu mondial
Il y a des raisons à cela, note Anne-Marie Quéméner en évoquant l'immensité croissante des besoins alimentaires mondiaux, pour lesquels il faudra trouver des réponses. Elle cite le cas de l'Afrique et de ses 2,5 milliards d'habitants en 2050 contre 1,2 milliard aujourd'hui, évolution qui se traduira par une explosion de 70 % des besoins alimentaires de ce continent dans les 30 prochaines années. Cette projection a tout à voir avec ce qu'est le Space de 2017, à la fois rendez-vous de l'élevage dans une région d'élevage et rendez-vous de la planère élevage dans un monde qui se prépare aux défis de l'agriculture des prochaines années, où se cotoient tous les acteurs internationaux des productions animales. Cette perspective explique largement la dimension mondiale de l'événement et notamment la très forte présence africaine. Celle-ci s'est formalisée cette année par un partenariat du Space avec le salon ivoirien Sara à Abidjan du 17 au 26 novembre.
Le Space vit toute l'année
"Un salon est le reflet du secteur qui le porte" constate la directrice du Space, elle qui même l'an dernier, en plein marasme des éleveurs, a continué d'entendre les retours positifs des exposants qui ont fait de ce salon un temps de rencontre avec leurs clients, pour conclure des affaires ou pour envisager des achats d'équipements pour l'élevage. Car, au Space on vient d'abord chercher des solutions d'avenir, se renseigner et nourrir sa réflexion sur de futurs investissements, comme si l'envie de projet était finalement plus forte. Toute l'équipe organisatrice du Space y veille d'ailleurs en étant en permanence à l'écoute. "C'est un travail de fond" explique Anne Marie Quéméner. Le Space vit toute l'année, avec une place à part dans le vécu de tous ses visiteurs, ils viennent, reviennent, se donnent rendez-vous pour l'édition suivante, ou y trouvent les clefs d'une future carrière. Les conférences très nombreuses, les concours animaux, résolument axés sur la génétique, ou encore l' "espace pour demain", nouveau nom de la plateforme recherche et développement où l'on explore les pistes d'évolution de l'agriculture sont autant de portes d'entrée du salon. Sans oublier, les Innov'Space, décernés aux innovations les plus marquantes appliquées à l'élevage, un véritable label pour les lauréats.
Aucun détail n'est laissé de côté, pas même les conditions d'accès au salon, cette année, deux très bonnes nouvelles devraient encore accroître l'attractivité de l'événement, c'est l'ouverture en juin de la ligne LGV Paris Rennes qui mettra la capitale bretonne à moins d'une heure trente de Paris, c'est aussi la volonté de l'aéroport de Rennes d'amplifier les capacités de transport par avions (accélération des rotations et des capacités) au moment du Space.
Le salon génétique
Avec un concours européen (Simmental), deux concours nationaux (Charolaise et en ovin Ile de France), 11 concours interrégionaux, des présentations génétiques et une vente aux enchères inter-races, le salon génétique s'annonce exceptionnel. 550 bovins, issus de 13 races se succéderont sur le ring durant les quatre jours. 200 animaux de 10 races ovines et caprines différentes seront également présents. / Arnaud Marlet - Terra
Espace pour demain : la robotique à l'honneur
Exit la plateforme Recherche et Développement, place désormais à Espace pour demain. C'est le nouveau nom qu'ont choisi la chambre d'agriculture et le Space pour mettre cette année à l'honneur le thème de la robotique... 20 ans après la présentation du premier robot de traite (Lely Astronaut) au Space, c'était en 1997. Cette fois, le thème de la robotique explorera les nouvelles relations entre l'homme, l'animal et la machine. Quand on parle robot en agriculture on pense d'abord aux robots de traite. Mais le champ d'action de ces nouvelles technologies est bien plus large. Quels robots pour quelle agriculture demain ? C'est notamment à cette question que répondra Espace pour demain, accompagné de démonstrations, d'animations futuristes, de témoignages... / Arnaud Marlet - Terra
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