Désherbage mécanique
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Pour éliminer des adventices sans herbicide, le désherbage mécanique a fait ses preuves en agrobiologie. Une technique que des agriculteurs conventionnels ont décidé de tester sur le bassin versant du Scorff qui accueille 500 exploitations et fête.

"Cela a permis de désherber. Mais en plus, la couche de battance qui s'était formée à la suite du semis arrosé par 40 mm de pluie le soir même, a été cassée. Le développement végétatif de la parcelle de maïs qui a été binée est plus belle que celle d'a coté". Une semaine après l'intervention, Bertrand Lombart, éleveur laitier en Gaec à Inguiniel, ne regrette pas l'expérience. A Lochrist, les trois associés installés avec 720 000 litres de référence sur 170 Ha et des taurillons de race Montbéliarde, se sont prêtés au test proposé en partenariat par la Chambre d'agriculture, le Gab et le syndicat du bassin du Scorff avec 20 autres agriculteurs du Basssin versant. "C'est une solution à laquelle on réfléchit très sérieusement, avec nos 50 Ha de Maïs et 50 autres de céréales, bientôt on aura des molécules en moins pour traiter, il faut trouver des solutions" poursuit-il. La semaine précédente, c'est sur Plouay que la démonstration de houe rotative et herse étrille avait eu lieu sur un maïs à un stade 4 feuilles. "Au stade 5-6 feuilles, il fallait la bineuse, c'est le bon moment, le maïs est assez haut pour être butté et suffisamment souple pour ne pas casser, après il devient trop fragile" décrit Christophe Lefèvre, animateur du GAB 56.
Réduire les herbicides
"Les conditions étaient idéales", reconnaît l'éleveur d'Inguiniel qui a vu les adventices, racines à l'air, sécher dans la semaine. "Le maïs biné est plus vigoureux, le binage c'est un arrosage" répète t-il. Quant au coup de pouce pour la minéralisation des matières organiques, "c'est à voir, il faudrait faire une analyse du jus de bas de tige", convient-il, convaincu par le test réalisé chez lui. "Nous avons eu cette année un itinéraire cultural classique mis à part 4 ha en non labour. Nous avons comparé, le temps de travail, le gasoil, l'usure des pièce pour voir ce qui est le plus gourmand" explique l'éleveur qui, avec ses associé, n'écarte aucune solution. "Si on limite à l'avenir le labour, on sera obligé d'alterner désherbage mécanique et chimique". Reste à trouver le matériel disponible. Chambre d'agriculture et Gab 56 travaillent sur le sujet. Cuma et entreprises ne sont pas totalement démunis d'un matériel utilisé préférentiellement en agrobiologie mais dont la technique "permet d'apporter une contribution à l'amélioration de la qualité de l'eau dans le cadre du bassin versant" relève l'animateur.
Claire le Clève
Encadré
Intérêts et limites
Le désherbage mécanique permet d'éliminer les adventices dans le maïs sans avoir recours à des herbicides. Il contribue à l'amélioration de la vie du sol par aération. Il en découle une meilleure minéralisation et donc, une meilleure fertilisation. Enfin, il limite d'évaporation de l'eau.
Pour que cette technique offre de bons résultats, le sol doit être homogène, bien nivelé et sans trop de cailloux. Une fenêtre météo avec soleil sur plusieurs jours est nécessaire pour que l'outil passe et que les adventices trépassent desséchés. Le passage de la houe doit être précoce, sur mauvaises herbes peu développées.
Légende photo: si la herse étrille convient à un stade plus précoce de maïs pour désherber mécaniquement, la bineuse mécanique est optimale sur un stade 5-6 feuilles.