Pour décaper les bétons à la flamme
Tounet développe le Flamoxal
Il décape à la flamme, désinfecte et dégraisse les bétons de stabulation ou les caillebotis, leur rendant leur adhérence première. C'est le Flamoxal. Un décapeur thermique embarqué et développé par la société Tounet de Ploermel.


Après la construction en 2004 de sa nouvelle stabulation, équipée de logettes pour ses 65 vaches laitières, Jean Luc Coudé producteur de lait à Taupont avait fait rainurer ses couloirs, pour rendre au raclage toute son efficacité. «Le temps passant, les rainures se sont bouchées et les robots racleurs se sont mis à patiner ». Ce, malgré le lavage annuel du bâtiment. Pour combattre les risques de glissades et la perte d'adhérence au raclage, ce producteur de 500 000 L de lait sur 92 ha a fait appel à la société ploermelaise Tounet. L'objectif ? Rendre aux couloirs de son bâtiment leur adhérence première grâce au Flamoxal.
Surfaceuse à flamme
Un procédé technique connu de longue date. Encore fallait t-il le rendre opérationnel. Luc Papeta de la société Tounet de Ploermel et l'ingénieur d'Air Liquide, Denis Gasse, l'ont fait « Il s'agit de deux séries de chalumeaux montés sur deux rampes, chacune de 60 cm pour une largeur de travail d'un mètre vingt », détaille le concepteur de l'engin qui traite 350 M2 par jour. Après avoir nettoyé à grandes eaux les surfaces à traiter, le flamoxal entre en action. Les flammes du décapeur thermique viennent lécher le béton, détruisant les graisses accumulées sur 2,5 cm, désinfectant l'ensemble et décapant les premiers millimètres de surface. Un procédé également efficace sur caillebotis et qui ne nécessité pas de neutraliser, par la suite, le béton au vinaigre. « Si on lave bien ensuite une fois par ans ces surfaces, le décapage peut durer 8 à 10 ans », assure le développeur de cette machine dont le prix de revient est évalué par son concepteur à 70 000 euros. Un service facturé de 5 à 10 euros le M2 traité, suivant que les surfaces soient regroupées ou non.
Claire Le Clève
Comment ça marche ?
Sur les brûleurs, une lance sur laquelle est amené le combustible, le gaz propylène et un comburant, l'oxygène. Le tout est équipé d'un système de refroidissement. Car ce chariot de feu monte vite en température et s'offre toutes les demies heures, un peu de repos. Et c'est toute la limite du matériel. Car si un groupe de refroidissement est embarqué à l'arrière du Flamoxzal, il ne suffit à rendre permanent son action. De nombreux circuits d'alimentation des fluides relient le Flamoxal à bonbonnes éloignées pour plus de sécurité. Bonbonnes de 40 kg et d'oxygène sous pression et de propylène liquide qu'il faut réchauffer pour le rendre gazeux.