Emploi
Travailler à l'échelle du territoire
Pour aller au plus près des demandeurs d'emploi, l'AEF, l'association emploi-formation va décentraliser ses bureaux et, dans un premier temps, organiser des permanences à Brest et Morlaix

Des emplois de proximité
"Les emplois que nous proposons sont des emplois de proximité, constate Gilles Tanguy, le président de la commission employeurs de la FDSEA du Finistère. La meilleure façon de rencontrer les demandeurs d'emploi, c'est d'aller vers eux". Depuis le début de l'année, l'AEF, l'association emploi-formation, association paritaire regroupant employeurs et salariés, a fait le choix de décentraliser ses bureaux, avec la reprise d'Occasionnel service à Saint Pol de Léon, et d'ouvrir des permanences, dans un premier temps sur Morlaix et Brest, et réfléchit déjà à d'autres points de chute.
Cette décentralisation signera aussi, pour la commission employeurs de la FDSEA, une autre façon de travailler. "Nous allons nouer de nouveaux partenariats au niveau des territoires, afin de mieux y faire connaître les besoins en main d'œuvre de notre secteur".
Miser sur la mobilité professionnelle
Cette notion de travail au niveau d'un territoire, Jean-Yves Tessier, directeur de la maison de l'emploi d'Angers, y croit beaucoup. Mais le pari n'est pas simple à gagner ! "Comment articuler une logique verticale, à laquelle sont attachées toutes les branches d'activité, et une logique horizontale de territoire ?" Mais, il en est convaincu, le salut ne viendra que de cette logique de territoire. "Avec l'augmentation du prix de l'énergie, il est illusoire d'espérer une mobilité géographique des salariés. Mieux vaut miser sur une mobilité professionnelle, entre les différents secteurs d'activité". Un avis que partage volontiers Gilles Tanguy. "Aujourd'hui, on ne fait plus le même métier durant toute sa vie. Et un électromécanicien pourra sans difficultés valoriser ses compétences dans un élevage de porcs".
Bien vendre les métiers de l'agriculture
"Dans les 5 ans à venir, le papy-boom verra partir à la retraite 11 millions d'actifs, affirme Bernard Levacher, représentant la FNSEA à l'Unedic. Dans le même temps, le régime scolaire ne mettra sur le marché du travail que 6 à 7 millions de jeunes". La concurrence entre secteurs d'activité s'annonce rude ! "A nous de bien vendre les métiers de l'agriculture, de proposer des postes intéressants, sinon on manquera de salariés".
"Il y aura aussi une concurrence entre territoires, rajoute Jean-Yves Tessier. Les entreprises s'implanteront là où elles seront sûres de trouver de la main d'œuvre. La ressource humaine deviendra une valeur du territoire et celui qui aura su s'organiser en inter-sectorialité aura l'avantage".