Trois questions à... Patick Lamy
Membre du bureau de la chambre régionale d'agriculture de Bretagne et président du groupe de travail Gestion d'entreprise, Patrick Lamy revient sur le rôle de la chambre d'agriculture pour aider les agriculteurs en difficultés,
les missions des celulles Entr'Agri et les conseils à donner.

- Quel est le positionnement de la chambre d'agriculture de Bretagne vis-à-vis
des exploitations en difficulté ?
Patrick Lamy. La mission des chambres d'agriculture est naturellement d'apporter un soutien moral mais aussi des solutions aux difficultés que rencontrent les agriculteurs. Les causes de dégradation des résultats ne sont pas que économiques. Des problèmes de santé, familiaux ou sanitaires peuvent fortement impacter le bon fonctionnement de l’exploitation. Les conséquences, on les connaît, ce qu'il faut c'est s'attaquer aux causes. Ce qui est compliqué, c'est de détecter les difficultés et d'évaluer leur degré. Cette action est conduite avec l’appui des MSA, ainsi que le soutien financier de divers acteurs, notamment l'État et les conseils départementaux.
- Comment fonctionnent les cellules Entr'Agri et quel est leur rôle ?
P.L. Auparavant, chaque département avait un fonctionnement qui lui était propre. Avec la régionalisation, nous avons harmonisé tout cela à l'échelon régional, en prenant ce qui se faisait de mieux dans chaque département. Les chambres d’agriculture ont maintenu des cellules professionnelles départementales, dénommées cellules Entr’Agri, pour accompagner les agriculteurs en difficultés. Ceci permet de se situer au plus près des exploitants tout en travaillant en lien avec les institutions départementales (DDTM, Conseil départemental, service social MSA, DDPP). Nos cellules Entr’Agri sont complémentaires des cellules d’accompagnement pilotées par les DDTM. Une charte de fonctionnement avec un strict respect de la confidentialité, permet de garantir cette discrétion aux agriculteurs qui sollicitent un accompagnement. Ce sont des lieux d’échange entre professionnels sur les orientations de l’accompagnement des agriculteurs en difficultés avec un rôle de détection, de veille et d’orientation des situations fragiles.
- Quels conseils peut-on donner aux personnes concernées ?
P.L. Tout chef d’exploitation peut être confronté à des aléas qui peuvent fragiliser la situation économique et financière de l’exploitation.
Face aux difficultés, il faut surtout ne pas rester seul pour gérer les dettes mais rechercher une solution collective impliquant l’ensemble des créanciers. Par ailleurs, il ne faut pas attendre pour agir. Chacun doit se sentir concerné. C'est l’affaire de tous de convaincre les exploitants qui rencontrent des difficultés importantes qu’ils ont tout intérêt à se faire accompagner le plus tôt possible. Mais, même si la situation apparaît déjà bien compliquée, il n’est jamais trop tard. Il ne faut pas oublier que la personne humaine est la plus précieuse des richesses.