AGROBIOLOGIE
Un enjeu pour la Frab : structurer la filière
Alors que l'année 2009 a été marquée par l'arrivée en masse de nouvelles conversions, l'enjeu pour la Fédération régionale des agrobiologistes de Bretagne (Frab) est maintenant la structuration de la filière. Entretien avec son président Paul Hascoët.
La barre des 1000 producteurs bio en Bretagne est enfin franchie. Vous êtes satisfaits ?
Paul Hascoët. "Nous avons eu une grosse vague de conversions et installations en 2009, soit plus 20%. Nous avons donc passé la vitesse supérieure et 2010 a l'air de continuer sensiblement sur le même rythme. Vu les objectifs de développer la bio, et alors que nous avons encore 30 à 40 % des produits bio qui sont importés, on ne peut que se satisfaire de ce chiffre. Encore plus en Bretagne, où la pollution agricole est importante car cela nous permet d'offrir des perspectives aux agriculteurs qui sont en conventionnels. Une partie de nos actions sont d'ailleurs réalisées dans ce sens, notamment sur les bassins versants avec l'agence de l'eau".
Quelles ont été les actions marquantes en 2009 pour la Frab ?
P.H. "Nous avons participé à la conférence régionale sur la bio qui faisait suite au Grenelle et qui a été renouvelée au début de cette année. Le but est que la bio se développe sur tout le territoire mais notre point de vue est que la bio réponde à d'autres enjeux. Nous voulons aller bien au-delà de la seule volonté de répondre à un marché. Pour nous, la bio ce n'est pas seulement une logique de marché. Une autre action importante pour nous, c'est la mise en place du nouvel identifiant, la marque Alternative Bio. Nous militons pour un cahier des charges cohérent et attachons une grande importance au lien au sol, alors qu'à ce sujet, le nouveau règlement européen est en recul. Dans ce domaine, il nous faut être pédagogues, rappeler les principes fondamentaux de la bio".
Un débat a été organisé avec des organisations de producteurs. Quels sont les grands enjeux pour la filière?
P.H. "Si la filière laitière est la première concernée par les conversions et installations, le secteur des fruits et légumes ou les cultures ne sont pas en reste. Dans ce contexte, la question était de savoir comment ces organisations de producteurs bio bretonnes envisagent l'avenir et la stabilité de leur filière. La coopération permet aux producteurs d'être plus forts lors des négociations. L'APFLBB, Bretagne Viande Bio ou encore Biolait, sont des exemples d'OP 100% bio. L'Armorique maraîchère ou Terres de Saint-Malo ont créé des sections bio. Pour nous l'enjeu est de bien se structurer et de créer des outils de collecte et de vente des produits. Les outils de transformations sont assez nombreux, mais si les producteurs bio veulent garder la main sur les négociations et la traçabilité de leurs produits, il leur faut se rassembler. Le réseau GAB-Frab est là pour donner un coup de pouce et si on veut parvenir à consolider des filières bio, durables, équitables et accessibles à tous, il nous faut trouver des synergies pour agir avec les structures de développement de la bio"
En chiffres
En 2009, le réseau GAB-Frab, ce sont :
— 60% des producteurs bio bretons adhérents.
— 40 producteurs bio bénévoles actifs : administrateurs, mandatés, responsables de commission.
— Une fédération régionale, la Frab et quatre groupements départementaux (les GAB).
— Des compétences transversales avec 32 salariés dont : 10 techniciens, 6 chargés de mission Filières et Restauration collective, 3 chargés de mission, 4 chargés de communication, 5 coordinateurs, 4 secrétaires comptables.