PRODUCTEURS DE PORCS EN GRANDE DIFFICULTÉ
Un plan d'accompagnement
Pas d'aide directe, mais un dispositif d'accompagnement des éleveurs de porcs en grande difficulté. Tel est le plan qui vient d'être mis sur pied et confié par l'Etat aux 4 chambres d'agriculture de Bretagne pour accompagner, suivant les cas, une consolidation de l'exploitation ou une reconversion.

A la suite des réunions régionales porcines des 26 octobre et 4 novembre dernier, l'Etat a donc décidé de mettre sur pied, dès ce début d'année, un plan d'accompagnement pour les agriculteurs rencontrant d'importantes difficultés. Sur les 3 500 producteurs de porcs en Bretagne, "10 % des éleveurs sont endettés à cent pour cent", note Olivier Jégou, responsable du service Odasea de la chambre d'agriculture du Morbihan. "Les perspectives de 2011 ne sont pas bonnes, ni en termes d'augmentation significative des cours ni en termes de baisse des charges. Il faut donc mettre en œuvre rapidement des solutions pour les éleveurs les plus touchés", poursuit-il.
C'est tout l'objet du plan qui voit le jour en ce début d'année. Sous l'autorité du préfet de région, les chambres consulaires se voient confier ce dispositif d'accompagnement d'Etat encadré par une charte. Les différents acteurs de la filière(1) devraient s'y s'engager prochainement sur 18 mois. "Il s'agit de détecter de manière la plus précoce possible les éleveurs de porcs en grande difficulté puis, au travers d'un diagnostic approfondi de la situation, d'identifier des solutions".
Consolidation ou reconversion
A partir du diagnostic et du souhait de l'agriculteur, l'accompagnement devra permettre discussion et médiation avec l'ensemble des créanciers. Si les difficultés sont importantes mais si aussi la situation peut être redressée, "il s'agira alors d'épauler les éleveurs pour permettre une restructuration de leur dette avec les créanciers, mais aussi de bénéficier d'appui techniques pour réorganiser l'élevage ou acquérir de nouvelles compétences", détaille Olivier Jégou.
En revanche, si pour de multiples raisons, les éleveurs souhaitent cesser leur activité, l'accompagnement devrait leur permettre d'apurer leurs dettes, de trouver des solutions de reconversion (avec financement de leur formation) et "de conserver au minimum l'usufruit de leur habitation principale jusqu'à la retraite". Une manière de ne pas ajouter au souci professionnel, un handicap social et familial.
(1) Crédit agricole, Crédit mutuel, UGPVB, Association des fabricants d'aliments, chambre régionale d'agriculture, centres de gestion, MSA, préfet de la région Bretagne.