Sica de Saint Pol de Léon
Une année bousculée par la météo
2013 a été pour la Sica une année mitigée, avec un début de campagne satisfaisant et un automne plombé par une météo trop douce, engorgeant les marchés sous pléthore de légumes. Et c'est encore la météo qui complique ce début 2014, avec des cours au plus bas et des plantations et récoltes rendues difficiles par les intempéries.

Si le chiffre d'affaires de la Sica de Saint Pol de Léon est stable, 232 millions d'EUR en 2013 contre 230 millions en 2012, il cache de très fortes disparités entre légumes. Ainsi, le chou-fleur s'est vendu en moyenne 0,63 EUR/tête, "un prix qu'on n'avait pas atteint depuis longtemps", reconnaît Jean-François Jacob, le secrétaire général. Mais les années se suivent et ne se ressemblent pas. "Cette année, on est plutôt à 0,30 EUR". "L'échalote a connu une troisième campagne correcte, indique Pierre Bihan Poudec, le président de la Sica. On a réussi à trouver une place sur le marché national et à l'export : l'Italie, la Belgique, les Pays Bas sont des clients réguliers". Mais cette année est plus difficile. "La production s'est développée en dehors de la zone traditionnelle. Et la concurrence de produits de semis se fait sentir".
Un automne trop doux
L'an passé, la météo a joué avec les nerfs des légumiers. Si le temps froid du début de campagne a permis aux légumes d'hiver de tirer leur épingle du jeu, il a freiné la consommation de fraises et pénalisé la production précoce. Puis la sécheresse estivale a retardé l'ensemble des cultures. Et la douceur de l'automne a eu pour effet de rattraper les volumes mais aussi d'engorger le marché et de mettre la Bretagne en concurrence avec des bassins qui habituellement ne sont plus en production. "Le marché italien s'est fermé aux choux-fleurs de couleur, cite par exemple Jean-François Jacob. Et les prix se sont effondrés". De même, la situation a été très compliquée en tomate, qui a vu son chiffre d'affaires reculer de 11% en grappe, 24% en vrac. "A partir de mi-août, ça a été la descente aux enfers, avec de longues périodes d'invendus".
Le climat a aussi plombé le secteur des pépinières, le froid du printemps puis la sécheresse de l'été n'incitant pas aux plantations dans les jardins. Et le chiffre d'affaires des fleurs coupées a chuté de 30%, la production bretonne entrant en concurrence avec des fleurs du Kenya ou du Guatemala !
Se différencier toujours plus
Alors qu'elle compte déjà près de 70 000 références, la Sica veut se différencier encore plus. Et Jean-François Jacob de prendre l'exemple du brocoli, concurrencé par une production espagnole dopée par un coût de main d'oeuvre moindre. "Se différencier nous permet de ne pas être au coeur d'une bataille de prix".
En tomate, la diversification continue sa progression avec, par exemple, le lancement l'an dernier d'un shaker de tomates cerises. "Cette année, pour la première fois, le chiffre d'affaires de la segmentation devrait dépasser celui de la tomate grappe".
En artichaut, la nouvelle variété Cardinal va continuer sa progression. "Tous les ans, les surfaces s'érodent, s'inquiète Jean-François Jacob. Il nous faut trouver des solutions". C'est ainsi que le petit violet cherche à séduire de nouveaux consommateurs en France et est parti à la conquête du marché italien.