Une méthanisation qui s'intègre au fonctionnement de l'exploitation
Producteur de lait et de légumes à Taulé, le Gaec Brao beva, à Taulé, va s'équiper d'un méthaniseur. Au-delà de la production d'électricité, ce projet s'intègre au quotidien de l'exploitation, en apportant du confort aux animaux, en améliorant la conduite des cultures...

"La réflexion a démarré fin 2012". En Gaec avec son épouse à Taulé, Gwénaël Quéau a pris le temps de faire mûrir son projet de méthanisation et de l'intégrer au fonctionnement de son exploitation. "Une première étude, en voie sèche, n'a pas été concluante", relate l'éleveur. Un an plus tard, les contours se dessinent. "Pour atteindre une puissance de 123 kWc, nous allons passer de 60 à 80 vaches. Et opter pour un couchage sur matelas et paille". Un choix dicté par la méthanisation, qui valorise mieux la paille, mais aussi par le troupeau, qui y gagnera en confort.
Sécher du foin et de l'ail
Les cultures, elles aussi, devraient y gagner. "Le digestat sera plus assimilable par les plantes", détaille Gwénaël Quéau, qui pratique le non-labour depuis 2009. La chaleur dégagée par la cogénération sera utilisée pour sécher du foin et de l'ail, autre production de l'exploitation. "Un réseau de chaleur alimentera deux maisons. Et nous pourrons aussi réchauffer l'eau de boisson des vaches et l'eau dont nous avons besoin en salle de traite".
Des entreprises locales
Pour alimenter leur méthaniseur, les éleveurs ont fait le choix de l'autonomie. "Nous allons utiliser les eaux vertes, le fumier des vaches et des génisses, des couverts végétaux et des cultures énergétiques. Et 280 m3 de lisier de porc d'un producteur voisin, qui a un plan d'épandage sur notre exploitation".
Et, pour cet investissement de l'ordre de 900 000 EUR, le Gaec Brao beva a privilégié des entreprises locales. "3EI, spécialisé dans la petite méthanisation, vient de déménager de Brest à Guerlesquin. Et la plupart des entreprises qui interviennent sur le chantier sont finistériennes ou bretonnes". Le terrassement ayant débuté à l'automne, la mise en route devrait se faire en février 2018.