Syndicat Prim'holstein à Naizin
USA, une génétique génomique avec testage
Réunis à Naizin pour leur assemblée générale, les éleveurs du syndicat Prim'holstein du Morbihan se sont penchés sur les apports de la génomique via l'expérience de la coopérative d'insémination Select Sires. C'est deux fois plus fiable, leur a expliqué en substance Chuck Sattler, mais bien plus précis en le doublant du testage.

La sélection sur pedigree et descendance connaîtrait- elle ses dernières heures, terrassée par les nouveaux apports du génome dans les exploitations? "Certainement pas", assure Chuck Sattler, responsable technique dans l'Ohio de la première coopérative d'insémination artificielle des USA et du Canada réunis, Select Sires. En Prim Holstein, sa base de tests est large. Les marqueurs génétiques de 9400 taureaux et 5086 vaches Prim Holstein ont été inventoriés et les résultats, isolés, croisés avec les acquis des ascendances et des testages. Un travail à l'échelle des troupeaux d'Outre Atlantique et "seule une base de 2 000 taureaux permet d'atteindre ce niveau de fiabilité des résultats" assure le spécialiste. "Un avantage que les éleveurs de Primh'holstein possèdent par rapport à d' autres races" poursuit-il. Indéniable est le gain en fiabilité, elle a été doublée. Plus de 30 % acquis sur le critère production, plus de 31 sur le critère morphologie et plus de 35 sur les caractères santé et fonctionnalité, sont autant de gains par race obtenus grâce aux marqueurs génétiques depuis deux ans et demi Outre Atlantique .
Génomique, encore urgent d'attendre
"Les test ADN ont permis de gagner encore en précision sur les critères recherchés par les éleveurs, mais, surtout, ils permettent un gain de temps important", pointe Chuck Sattler, qui, pour autant, insiste. "Les résultats de la descendance sont indispensables pour être sûr de ce que l'on va faire, car on a tout de même une chance sur deux de se tromper avec le seul index de génotype"". On ne gagne pas à coup sûr. Alléchants, les index génomiques apportent aussi des déceptions. "C'est une prise de risque. Vous avez intérêt, si vous êtes un petit éleveur à prendre des taureaux testés", estime t-il. Aux USA, le coût du testage génomique est de 250 dollars (et dure 2 mois) pour la voie femelle, avec un libre d'accès au niveau des informations. Il n'en va pas de même pour la voie mâle. "Nous en gardons l'exclusivité des testages jusqu'en 2013". Conséquence, la génomique est loin d'avoir simplifié le travail des centres. Quatre fois plus de taureaux sont testés, pour , au final, "en rentrer le même nombre qu'auparavant". Autre paradoxe, celui de l'envolée des prix des veaux, la pression de sélection étant très forte. "Les centres veulent rentrer les meilleures vaches, ce sont de nouvelles opportunités pour les éleveurs qui négocient les contrats, le prix des veaux a augmenté de 50 % en 2010, on s'attend au même phénomène en 2011", acquiesce Chuck Satteler devant des éleveurs français qui ont vu ici, comme pour leur lait, le prix de leurs veaux plonger. Rappel s'il en était besoin encore,"d'une année 2009 catastrophique pour les producteurs de lait que nous sommes", a souligné Jean François Guillaume, président d'un syndicat dont les activités, et ce n'est pas la moindre de leurs vertus, ravivent esprit d'équipe et convivialité, si précieux par les temps qui courent.
Claire Le Clève
Légendes
Chuck Sattler, responsable technique dans l'Ohio de la première coopérative d'insémination artificielle des USA et du Canada réunis, Select Sires.