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A Plougonven, deux boviducs pour gagner du temps et mieux gérer l’herbe

Producteur de lait bio à Plougonven, le Gaec des chênes vient d’investir dans deux boviducs, à la fois pour gagner du temps au quotidien et mieux valoriser l’herbe.  

De gauche à droite : Sébastien Guiocheau, conseiller bâtiments à la chambre d’agriculture, Loïc Gourvil, éleveur à Plougonven, Guy Quilliou, dirigeant de Quilliou TP, à Saint Hernin, Michel Gourvil et Joëlle Huon, vice-présidente du conseil départemental du Finistère
© Chantal Pape

"Pour accéder à certaines de nos parcelles, nous avions deux routes à traverser, indiquent Michel et Loïc Gourvil. Il fallait toujours être deux, ce qui nous demandait un quart d’heure à chaque fois". Une contrainte encore plus lourde en période de pointe de travail, fauche ou enrubannage. "Il fallait interrompre le chantier et rentrer tous les deux du champ, l’un pour traire, l’autre pour aider à rentrer les vaches". Aujourd’hui, le gain de temps est appréciable. "Après la traite, on ouvre la barrière et les vaches vont seules au champ. Parfois, on ne va même pas fermer le fil sur la parcelle. Comme ça, elles rentrent seules à 16h".

Autre avantage, et non des moindres pour ces producteurs passés à la bio il y a deux ans, les boviducs leur permettent désormais de mieux gérer l’herbe. "Avant, nous avions une seule parcelle de nuit. Et elle était sur-pâturée".

Très encadré

Si la construction du premier boviduc, sous une route communale, s’est faite sans difficulté, il en a été autrement pour le second. "Il passe sous l’une des plus petites routes départementales du Finistère, explique Joëlle Huon. Mais les contraintes sont les mêmes, quelle que soit la taille". Avant d’attaquer les travaux, il a donc fallu convaincre le Département de signer une convention. "Loin d’être simple, reconnaît sa vice-présidente. Le conseil départemental est propriétaire de la route alors qu’une entreprise privée fait les travaux".

Après une bonne année de négociations, un accord est finalement obtenu. "Le conseil départemental venait d’adopter sa nouvelle politique, Agriculture et alimentation, privilégiant une agriculture plus durable, plus économe en intrants. Il était donc logique que nous autorisions les boviducs sous nos routes". Concrètement, le service des routes étudie le dossier en amont puis vérifie la bonne exécution des travaux. "Il faut être sûr que la route ne bougera pas, afin d’assurer la sécurité des usagers".

Travailler en sécurité

A Plougonven, les associés sont tellement satisfaits de leurs boviducs qu’ils s’apprêtent à en construire un troisième. "C’est un gain de temps, et du stress en moins ! En automne, il fait nuit le matin quand on rentre les vaches ou le soir quand on les sort. Et on n’est jamais à l’abri d’un accident avec une voiture". Un argument qui a convaincu la caisse locale de Groupama, qui leur a octroyé une aide de 1 000 €.

 

Un boviduc, pourquoi ? Comment ?

 

"L’herbe pâturée reste le fourrage le moins cher", rappelle Sébastien Guiocheau. Mais les troupeaux s’agrandissent et il devient difficile de faire traverser la route à 80-100 vaches, voire plus. "On peut aménager un parking pour regrouper les vaches et accélérer la traversée. Mais il faut quand même être deux". Le boviduc peut alors remplacer avantageusement une autochargeuse, tout en faisant gagner du temps.

"Ne confiez pas sa réalisation au premier venu", insiste le conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture. Il faut faire très attention au terrassement". Une vache ne pouvant monter une pente supérieure à 15 %, un relevé topographique permettra de prévoir le tracé. "Idéalement, la pente doit être de 8 %, ce qui induit parfois des rampes très longues". L’évacuation des eaux, assez large pour pluie et bouses, doit avoir une pente de1 %, d’où une sortie parfois très éloignée du boviduc !

Eligible au PCAEA, il est financé à 25 %, majoré de 10 % pour les JA. "Il faut compter de 20 à 40 000 €, voire jusqu’à 60 000 € en situation compliquée", estime Guy Quilliou, dirigeant de Quilliou TP, à Saint Hernin. Prévu pour le passage des animaux, pas des tracteurs, le boviduc est constitué d’éléments préfabriqués de 2 m de haut. "Il y a plusieurs largeurs, en fonction de la route. Et mieux vaut prévoir du béton balayé là où passent les vaches, ce qui leur évitera de glisser". De part et d’autre, en fonction du terrain, il faudra prévoir un talus, un enrochement…

La DICT, déclaration d’intention de commencement des travaux, à réaliser en mairie, préfecture ou DDTM selon le type de route, permettra de connaître les réseaux qui passent sous la route, afin de les protéger pendant les travaux. "Il faut aussi demander une permission de voirie, afin de barrer la route et installer une déviation le temps des travaux". Et une fois le boviduc installé, ne pas oublier de prévoir une protection des usagers, talus, glissière…, afin d’éviter une chute pour les piétons, vélos, voitures…

 

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