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Quand les élèves de BTS interrogent une députée européenne

Le vendredi 15 janvier 2021, Marie-Pierre Vedrenne, députée européenne brétillienne est venue à la rencontre des étudiants en BTS Acse du Lycée des Vergers, à Dol-de-Bretagne. PAC, Brexit, Mercosur… Les étudiants se questionnent sur les enjeux géopolitiques qui animent aujourd’hui le monde agricole. C’est avec une grande simplicité que Marie-Pierre Vedrenne leur a répondu. Exraits de ce questions/réponses.

Marie-Pierre Vedrenne, députée européenne, vice-présidente de la commission du commerce international du Parlement européen.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?

Marie-Pierre Le Vedrenne. Je suis députée européenne MoDem et membre du groupe Renaissance au Parlement européen et vice-présidente de la commission du commerce international du Parlement européen. A la base, rien ne me prédisposait à faire de la politique, je n’avais d’ailleurs pas de mandat... Je suis juriste de formation. Une formation qui m’apporte encore aujourd’hui beaucoup : rigueur, connaissance et compréhension des textes et des lois, maîtrise de la communication... J’ai ensuite évolué, jusqu’à devenir directrice de la Maison de l’Europe à Rennes. De plus, les valeurs de l’Europe : paix, liberté, mobilité... me sont chères. Certes, l’Europe n’est pas parfaite, mais elle n’est pas responsable de tous les maux et si on souhaite faire bouger les lignes, il faut s’engager. Comme, j’aime à dire "le pouvoir ça se prend". C’est ainsi que je me suis présentée aux élections européennes de 2019. Un choix professionnel lourd de responsabilités. Je sais qu’un jour viendra où ma fille me dira "maman tu étais absente quand j’étais petite". Mais si on veut faire avancer les choses il faut travailler dur.

Quel rôle joue votre commission ?

M-P.V. La commission parlementaire du commerce international (INTA) est compétente pour les questions ayant trait à la définition et à la mise en œuvre de la politique commerciale commune de l’Union et de ses relations économiques extérieures. La Commission créée en 2004, est une des commissions parlementaires les plus récentes et parmi les plus actives. Elle a pour objectif d’examiner les accords commerciaux négociés par la commission, dont ceux en lien avec l’agriculture. Nous devons agir pour que l’agriculture ne soit jamais une monnaie d’échange. Souvent les Français, nous sommes perçus comme des protectionnistes, or pour moi, être protectionniste c’est aller contre les autres. Nous, nous essayons simplement de défendre nos droits et ceux des États membres de manière juste.

Quelle est la stratégie du Parlement sur l’accord UE-Mercosur ?

M-P.V. Concernant l’accord UE-Mercosur, il y a pas une mais plusieurs stratégies. Les Espagnols, les Italiens et les Portugais, y sont favorables, cela est notamment dû à leur histoire. Alors que la France est contre, dans l’état actuel des choses. Mais nous sommes très contents car grâce à notre mobilisation, le Parlement vient pour la première fois en octobre dernier d’adopter la position que défend la France. Un amendement stipule dorénavant que le Parlement européen ne peut pas ratifier en l’état l’accord UE-Mercosur en raison de la politique menée par le président du Brésil, contraire aux engagements de l’accord de Paris et favorisant la déforestation ( …). Véritable changement de dogme au Parlement européen, qui ne souhaite pas se satisfaire d’un simple ajout d’un protocole additionnel. Je souhaite maintenant savoir quels moyens et quels leviers nous disposerons pour vérifier si les accords pris seront respectés.

Sur le Brexit, où en sommes-nous ?

M-P.V. Nous sommes déçus que les Anglais sortent de l’Europe, ils sortent par exemple du programme Erasmus, c’est vraiment dommage… Dès lors qu’il y a des fermetures de frontières, cela a un impact sur les échanges commerciaux. Ils tentent actuellement de conclure de nouveaux accords. Concernant l’agriculture et plus particulièrement la pêche, nous devons être vigilants pour s’assurer d’une concurrence juste et loyale entre les deux parties. Des clarifications sont encore en cours.

Et la PAC ?

M-P.V. Je ne vous apprends rien, la PAC à sa création avait pour objectif de nourrir l’Europe, mais le contexte a évolué et la PAC de ce fait, aussi. Il y a un changement de dogme qui est en train de s’opérer, renforcé par le choc du Covid. L’UE porte aujourd’hui des ambitions fortes comme celles du Greendeal... mais il faut maintenant des leviers d’actions pour être à la hauteur de ces ambitions. La PAC est donc en cours d’écriture.

Un message à passer aux jeunes ?

M-P.V. Comme je le disais au début, le pouvoir ça se prend. Ça sera à vous demain de prendre la parole et de faire entendre la voix des agriculteurs. Comme par exemple concernant la question du bien-être animal, il faut expliquer votre métier, avancer collectivement pour faire évoluer les choses dans le bon sens.

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