Un camembert breton récompensé !
Un camembert breton médaillé au concours international de Lyon, qui fait parler de lui ! Mais derrière ce fromage et cette médaille se cache un couple de passionnés qui s’est lancé il y a seulement 1 ans dans la transformation laitière. Curieux et entreprenants, Angelina et Ludovic Poilvet nous ouvrent les portes de leur magasin fermier pour parler de leur parcours et de leurs produits.

Depuis fin décembre on ne parle que de lui, ce petit camembert breton sacré meilleur camembert au concours international de Lyon. Mais, il n’est pas seul sur l’étalage du petit point de vente de la Ferme de la vache meuhg’lait à Saint-Rieul (22). Crème crue, fromage blanc, fromage frais, tomme, lait cru et beurre partagent aussi la vitrine. En effet, le couple Poilvet ne manque pas d’idées pour valoriser le lait de leur ferme.
Une reconversion professionnelle
Tout est parti d'une petite fabrication réalisée dans la cuisine familiale pour les fêtes de Noël. "Pendant trois ans, je me suis amusée à tester différentes recettes de fromages que je faisais goûter à notre entourage. Et petit à petit l'idée est venue : pourquoi ne pas se lancer", explique Angelina Poilvet. "J’étais infirmière à la base, mais j’avais envie de changement, j’ai donc suivi des formations avec la chambre d’agriculture, le GDS et je suis allée une semaine dans l’Orne pour apprendre le métier avant de rejoindre Ludovic, installé depuis 2009, sur l’exploitation de ses parents", explique Angelina. En 2019, son projet se concrétise avec la construction d’un laboratoire de transformation équipé de deux salles d’affinage. Un investissement de 150 000 €, subventionné à hauteur de 30 000 € par la région Bretagne. En cinq ans, le couple espère transformer les 150 000 l de lait B, sur un quota total annuel de 500 000 l. Mais déjà le succès est au rendez-vous et le bilan 2020 est très encourageant avec plus de 75 000 l de lait transformés au cours de l’année. "Nous allons devoir réaménager nos locaux pour pouvoir nous développer, nous allons recréer un magasin pour accueillir nos clients à l’extérieur et transformer le magasin actuel en nouvelle salle", explique Ludovic.
Valoriser le lait de nos vaches
Le lait est récolté sur place. "Il provient de notre troupeau composé de 76 vaches laitières, dont deux jersaises, nos mascottes", confie Ludovic. Les vaches sont nourries sans OGM et passent le plus clair de leur temps en extérieur valorisant ainsi les 30 ha de pâtures accessibles. Le couple souhaite être le plus transparent possible. Ainsi, lors de la construction de leur nouveau bâtiment, ils ont imaginé un parcours pédagogique permettant aux visiteurs de découvrir le lieu de vie des vaches, l’atelier de transformation et de comprendre via des panneaux les différentes étapes de fabrication de leurs produits. Malheureusement, avec le covid et les règles sanitaires en application, le public ne peut en bénéficier à ce jour.
Un franc succès
Le développement de la transformation a poussé le couple à embaucher un salarié agricole à mi-temps, pour les épauler dans l’élevage. Car il faut dire qu’on ne chôme pas à l’Earl Poilvet. Un programme rythmé par la vie du troupeau et la préparation minutieuse de chaque produit, sauf le mercredi : la journée est consacrée à leurs trois enfants. "C’est une vraie histoire de famille, ils participent avec nous aux différentes tâches" explique Angelina. Une consécration qui porte ses fruits car en novembre dernier, deux de leurs produits ont été médaillés. "À la base, nous souhaitions seulement confronter notre fromage à un jury de professionnels et nous avons eu la surprise de remporter la médaille d’or". Une médaille qui fait parler, car si le camembert trouve son origine en Normandie, sont appelés camembert tous les fromages à pâte molle, et croûte fleurie conservé dans une boîte en bois. Celui-ci n’a donc rien à envier à son voisin. Il trouve d’ailleurs aujourd’hui un franc succès ! "Les grandes surfaces viennent vers nous, mais nous préférons pour l’instant honorer les partenariats que nous avons liés avec les magasins de producteurs, coopératives, fermes aux alentours" conclut-elle.