Qualité de l'eau : Retour sur la concertation citoyenne
En vue de l’élaboration du 7e programme d’actions régional nitrates (PAR 7) 2022-2026, les Bretons ont été invités à donner leur avis sur les mesures régionales de lutte contre la pollution de l’eau par les nitrates d’origine agricole du 27 octobre au 10 décembre 2021. Un premier bilan de cette concertation a été fait le 14 janvier à la préfecture de Région.

537 contributeurs, 375 propositions formulées, 17 cahiers d’acteurs, 138 participants aux ateliers territoriaux, 358 avis et commentaires. Voilà en quelques chiffres le bilan de cette concertation qui a été conduite sous l'égide de Sylvie Denis Dintilhac, garante de la commission nationale du débat public. Pour mémoire, la Directive européenne Nitrates de 1991 prévoit que "les États membres réexaminent et, le cas échéant, révisent leurs programmes d’action nitrates tous les quatre ans au moins". C’est dans ce cadre que s’inscrit la préparation du PAR 7 en Bretagne. Pour enrichir son élaboration, le préfet de la région Bretagne, Emmanuel Berthier, a souhaité associer l’ensemble de la population aux travaux à travers une concertation citoyenne, qui s’est donc déroulée du 27 octobre au 10 décembre.
Dans son bilan, Sylvie Denis Dintilhac note que malgré des points de vue très différents, voire opposés, de nombreux participants (agriculteurs, syndicats agricoles, associations, acteurs de l’agro-alimentaire, experts), l’état des lieux fait consensus : on peut constater une amélioration de la qualité de l’eau en Bretagne depuis 1980. "Mais cette évolution positive est appréciée différemment et pour les associations, cela n’est pas suffisant et un dissensus apparaît dans l’analyse des raisons de cette infléchissement : pour la profession agricole, leurs investissement (équipement dans la capacité de stockage, par exemple), leur pratiques agricoles (valorisation de l’azote organique, résorption des excédents, fertilisation des cultures, notamment) mais aussi les conseils fournis par les coopératives agricoles sont à l’origine de cette amélioration. Pour les milieux associatifs, cela est dû à l’importance des mesures réglementaires, de leur application et des contrôles", détaille la garante de la commission nationale du débat public.
De sujets de controverses et de tensions majeurs existent aussi sur la place et l’évolution du cheptel dans l’agriculture bretonne, l’articulation entre les mesures réglementaires et les actions partenariales dans la définition du PAR7 Bretagne. La suite ? Un travail d'analyse va être mené jusq'au 11 mars, ensuite concertation, envoi aux différents acteurs, puis consultation publique et finanelement signature du PAR 7.