La bonne santé des veaux élevés par des nourrices
Autant de portage de cryptosporidies, mais moins de diarrhée et une moindre excrétion chez le tout-jeune veau. Peu de risques de strongles digestifs. Voici ce qui ressort de la première année de suivi de veaux élevés sous des vaches nourrices, par l’école vétérinaire de Nantes. Le suivi se poursuit en 2e année.

L’élevage des veaux par des vaches nourrices se développe en élevage bio. Les éleveurs y recherchent une simplification du travail, de bonnes croissances, une valorisation de l’herbe et moins de logement en bâtiment. Mais aussi moins de soucis sanitaires. Ce dernier point est actuellement étudié à Oniris-Ecole Vétérinaire de Nantes dans 19 élevages en agrobiologie dont les trois quart sont en croisement de races, et les deux tiers en vêlages groupés. Les résultats sur les veaux de première année sont très encourageants pour la limitation des maladies parasitaires du jeune bovin.
Cryptosporidiose : du portage mais peu de maladie
611 veaux de 5 à 21 jours ont été prélevés entre janvier et septembre 2019. 40 % portaient des cryptosporidies, une fréquence très comparable à ce qui est retrouvé dans d’autres études françaises. Mais les veaux fortement excréteurs, étaient beaucoup moins nombreux que dans ces études et la fréquence des diarrhées n’était que de 14,4 %. Sans surprise, les risques sont augmentés pour les veaux nés dans les deux derniers tiers de la période de vêlage, ceux nés entre janvier et juillet par rapport à aout septembre, ceux qui ont une première phase en bâtiment avec leur mère mais aussi pour ceux qui passent par une phase intermédiaire d’allaitement seau ou tétine.
Strongles digestifs sous contrôle
Des prélèvements de sang et de matières fécales ont été réalisés à quatre reprises pendant la période de pâturage en même temps que des pesées sur les 416 veaux gardés pour le renouvellement et leurs 197 nourrices. Malgré une durée de pâturage longue, l’ensemble des indicateurs ont montré une faible exposition parasitaire, sans doute lié au pâturage tournant mais aussi au pâturage mixte vache nourrices-veaux. Parmi les hypothèses, on retrouve la dilution du parasitisme par les vaches nourrices (elles ingèrent des parasites, mais comme elles sont immunisées, elles contribuent à baisser la pression d’infestation), l’effet néfaste du lait tété sur les strongles. Le suivi se poursuit en deuxième année pour évaluer l’immunité acquise.
Une bonne croissance
Sur l’ensemble de la période de pâturage 2019, les veaux ont eu une croissance de 783 g par jour, avec un écart type de 286 g/jour. Ce niveau de croissance est compatible avec les vêlages précoces.
Pour en savoir plus
Parasitisme et performances zootechniques des veaux laitiers conduits avec des vaches nourrices en Agriculture biologique. Constancis C. et coll, 3R 2020.
http://www.bretagne.synagri.com/synagri/les-vaches-nourrices