Bassins versants : un laboratoire d’innovations

Le bassin versant est un laboratoire pour travailler sur tous les enjeux en lien avec la qualité d’eau. Il s’agit de proposer des choses sur la base du volontariat aux agriculteurs, d’évaluer les freins et les pistes de travail, d’être en capacité de trouver de nouvelles solutions. Plus les années passent et plus l’enjeu est global, et l’idéal est d’avoir des actions multi-critères qui permettent à la fois de travailler sur l’azote, les phytos, l’érosion, la biodiversité et le climat. Tout cela ne fonctionne qu’à condition de se mettre autour de la table, d’en discuter entre professionnels et avec la collectivité. L’agriculteur continue à être sollicité sur les questions d’environnement, mais les adaptations nécessaires ne se traduisent par sur les prix, plutôt indexés sur des cours mondiaux. Les cahiers des charges et autres labels ne sont pas toujours à la hauteur et en lien avec les enjeux locaux.
Il faut donc être intelligent, pour trouver des pistes pour mieux financer les actions et les agriculteurs qui les engagent sur leur exploitation, peut-être avec la Région, avec les agglomérations et les syndicats d’eau. Il sera compliqué sinon, connaissant les enjeux pour les cinq prochaines années, d’avoir des paysans qui s’engagent, sachant ce que les uns et les autres ont déjà entrepris en termes d’améliorations depuis une vingtaine d’années.
Aujourd’hui sur beaucoup de territoires une certaine confiance s’est installée, un dialogue beaucoup plus serein s’est mis en place. Quand on parle actions, la confiance mutuelle permet de construire, de se mettre d’accord. C’est quelque chose de positif. Certains diront, qu’on va trop loin. Je pars du principe que si on anticipe, si on propose, il est plus facile d’éviter la contrainte. Et si l'on peut éviter le réglementaire c’est évidemment mieux.
L’actualité ce sont les algues vertes, les phytos, l’érosion. Il faut être pro-actif, force de proposition, innover. Tout le travail réalisé depuis plus de vingt ans a amené les agriculteurs parfois à râler, mais les choses bougent à force de pédagogie. Même si cela prend du temps, cela porte ses fruits.
Si nous voulons maintenir l’activité agricole, il faudra garder à son minimum l’impact environnemental de l’agriculture. Un autre défi dans les dix ans, est celui des jeunes qui s’installent, qu’ils prennent en considération l’environnement au regard de ces enjeux.
Vous trouverez dans ce numéro un dossier témoignant de cette vitalité et permettant de dire que si les conditions sont réunies, les bassins versants sont des laboratoires d’innovations.