Assemblée générale de la FDSEA
Les BV en contentieux s'invitent à l'AG de la FDSEA
Devant plus de 600 personnes, l'assemblée générale de la FDSEA, le 23 mars dernier, à Guipavas, a longuement évoqué les bassins versants en contentieux.

“Cette année, il n'y aura pas de rapport d'orientation", précise Thierry Merret, président, à l'ouverture de la 60e assemblée générale de la FDSEA, le 23 mars, à Guipavas. "Lors de la campagne pour les élections à la chambre d'agriculture, nous nous sommes bien investis et les orientations ont été données pour les années à venir".
Cette nouvelle organisation laisse une plus grande place à un débat qui, actualité oblige, a consacré beaucoup de temps aux bassins versants en contentieux.
Un sursis de trois mois
"L'éradication de l'agriculture était en marche, affirme Thierry Merret en évoquant les mesures annoncées par le Préfet de Région. Il a fallu mettre en œuvre le rôle fédérateur du syndicalisme afin d'organiser la mobilisation, j'ai envie de dire la rébellion". Et le président de la FDSEA d'en rappeler les deux points d'orgue : le rassemblement de plus de 1 000 agriculteurs bretons à Paris et la rencontre, à Bruxelles, entre une délégation bretonne et des représentants de la Commission. "Ils ont expliqué, avec leurs tripes, tout le travail que nous faisons au quotidien et que ce serait un comble de sanctionner les bons élèves de la classe Europe".
Et, grâce à leur intervention, un sursis à exécution a été obtenu. "Nous allons le mettre à profit pour organiser un déplacement des commissaires européens en Bretagne, afin qu'ils voient in situ l'ensemble des actions et réalisations faites par le monde agricole".
A quand l'équité en Europe ?
"Si on n'avait pas eu la FDSEA, je me demande où en seraient les paysans du Finistère", s'interroge François Palut, président de LT, avant de dénoncer le comportement de l'administration sur les bassins versants en contentieux. "Les agriculteurs sont pris en otage et harcelés individuellement". Jean-Pierre Le Verge, président de Breiz Europe, dénonce, pour sa part, la différence de traitement entre les différents pays de l'Union européenne. "Aujourd'hui, 6 pays vivent avec une dérogation, à 210, 230 et même 240 unités d'azote organique à l'hectare. Je ne peux que regretter le temps perdu, où la France n'a rien fait". Et de citer Alexis Gourvennec, "là où il y a de la volonté, il y a un chemin", avant d'inciter au rassemblement des forces vives de la région sur ce dossier. "Il est temps que nous prenions ce problème à bras-le-corps".
"L'Etat prend le risque d'opposer agriculteurs, élus et écologistes, regrette Jean-Luc Fichet, vice-président du Conseil général. Et les mesures annoncées sont injustes et inadaptées : réduire le cheptel pénalisera les plus petits et les plus jeunes". La solution ? "Le temps est nécessaire". "Il est inadmissible de négocier", rajoute Stéphane Choupeaux, président des Jeunes Agriculteurs.
Hommage à Alexis Gourvennec
L'assemblée générale de la FDSEA a également été l'occasion de rendre un hommage appuyé à Alexis Gourvennec, disparu le 19 février dernier. "C'est quand même lui qui a été, certes avec d'autres, la locomotive, l'instigateur, le visionnaire qui a permis à la Bretagne de sortir de son sous-développement, a rappelé Thierry Merret. Nul doute qu'aujourd'hui, sans Alexis, il n'y aurait pas eu d'assemblée générale avec autant de monde, car bon nombre d'entre nous n'auraient jamais eu l'occasion d'exercer le métier de paysan".