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Bien triés, les déchets de nos poubelles peuvent   être valorisés

Les bouteilles plastique dans la poubelle jaune, les filtres à café au composteur, le verre dans une colonne dédiée… Le tri des déchets s’impose peu à peu. Mais où jeter le pot de yaourt ? Et la capsule de la canette de bière ? Dès 2022, les consignes de tri seront les mêmes d’un bout à l’autre de la France. Visite à Triglaz, le centre de tri de Plouédern (29), qui vient tout juste d’achever des travaux de modernisation.

Le tri balistique puis optique opèrent peu à peu un tri des emballages ménagers… avant un affinage par l’œil humain en cabine de tri.

Ouvert en 2013 aux portes de Landerneau et porté par la SPL société publique locale Sotraval, Triglaz a remplacé quatre centres de tri des déchets recyclables du Nord Finistère. Dimensionné à l’époque pour recevoir 25 à 30 000 tonnes de déchets par an, collectées sur 144 communes, soit 540 000 habitants, il vient de porter sa capacité à 32-35 000 t/an, après quelques mois de travaux. Et après avoir installé de nouvelles machines, il a orchestré une campagne de communication sur tout le Nord Finistère, pour faire connaître les nouvelles consignes de tri.

Tous les emballages
"En 2022, le tri devra être uniforme d’un bout à l’autre de la France, explique Céline Bourgoin, chargée de communication et responsable administrative de Triglaz. En répondant à l’appel à projets de Citeo, nous avons pris un peu d’avance". Désormais, les poubelles jaunes et containers dédiés au recyclage peuvent recevoir tous les emballages, y compris sacs et films plastique, pots de yaourt, barquettes de beurre ou de viande, tubes de dentifrice, capsules de machine à café ou de bouteilles de bière, plaquettes de médicaments vides, poches de compote, muselets de bouteilles de champagne ou de cidre et leur plaque…
"Les emballages doivent être vides", détaille Céline Bourgoin. Et de citer le Coca qui a perdu ses bulles, le lait ou le yaourt périmé, le reste de pizza dans son carton qui se retrouvent souvent sur les chaînes de tri. "Mais il est inutile de laver les emballages". Si les bouchons doivent rester sur les bouteilles, il faut séparer le film de la barquette de jambon, les deux matières étant différentes. Et pour faciliter le tri, ne jamais imbriquer les emballages les uns dans les autres.

Tri optique et balistique
Une fois arrivés à l’usine, les camions de collecte sont pesés puis vidés dans une fosse. Les déchets recyclables de nos poubelles passent d’abord dans un décartonneur, qui va ôter les plus gros cartons. Le tri balistique va ensuite séparer le creux du plat, des aimants attirant au passage boîtes de conserve et autres canettes de soda. "Ensuite, les machines de tri optique sont, entre autres, capables de trier les bouteilles plastique, selon qu’elles soient opaques, transparentes ou de couleur. Le plastique n’est pas le même, le recyclage non plus".
Puis l’œil humain va intervenir, pour affiner le tri et enlever ce qui est passé par erreur. "Avec l’extension des consignes de tri, la cabine a été agrandie et on est passé de 15 à 25 opérateurs, indique Céline Bourgoin. Ils travaillent en deux équipes, cinq jours par semaine". Stockés dans des alvéoles distinctes, les déchets, soigneusement triés, sont ensuite pressés, "un peu comme de la paille", puis vendus à des usines de recyclage. "Cela permet aux collectivités de diminuer le coût de la taxe des ordures ménagères. Mais le marché évolue en fonction de l’offre et de la demande : quand le cours du pétrole s’effondre, le prix de rachat de la bouteille plastique aussi".

Des erreurs de tri encore trop nombreuses
Si les consignes de tri s’élargissent, les erreurs sont encore trop nombreuses, de l’ordre de 18 à 20 % du volume de nos poubelles. "Le verre se jette dans des colonnes dédiées, rappelle Céline Bourgoin. S’il se retrouve sur les tables de visite, c’est dangereux pour nos opérateurs, comme peuvent l’être les seringues ou les masques jetables, qui leur font courir un risque sanitaire".
Ce sont aussi des erreurs de tri qui sont à l’origine de nombreux départs de feu dans l’usine. "Quatre rien que la semaine dernière, s’alarme la chargée de com’. La machine qui détecte puis perce les bouteilles plastique pour les vider et faciliter leur compactage perce aussi les batteries des visseuses-dévisseuses, par exemple, qui prennent ensuite feu".
Les couches et le Sopalin, à base de ouate de cellulose, n’ont rien à faire dans les poubelles jaunes. "Le seul papier que l’on jette, c’est celui sur lequel on peut écrire : journaux, prospectus…". Des erreurs qui, mises bout à bout, coûtent cher à la collectivité. "Ces ordures retournent à l’incinérateur du Spernot, à Brest ou à la déchetterie. Il aurait mieux valu les jeter directement dans le bon bac".

Des visites à distance
Pour tenter de réduire ces erreurs, une "piqûre de rappel" est donc nécessaire régulièrement, par voie de presse ou affichage, via le bulletin d’information municipal ou les animations mises en place par les ambassadeurs de tri, présents dans chacune des neuf communautés de communes du Nord Finistère et la métropole brestoise… "Et nous ne manquons pas de rappeler les bons gestes de tri aux 3 à 5 000 personnes, dont de nombreux scolaires, qui tous les ans, profitent de notre circuit de visite pour découvrir l’usine". Mais ici comme ailleurs, le Covid aura eu raison de cette activité, depuis mars dernier. "Nous réfléchissons à la mise en place de visites à distance".

 

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