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La bio au fil des saisons : Catherine Le Bec, éleveuse de brebis laitières à Plonevez du Faou (29)

Catherine, après une activité de conseil agricole, s’est installée en production de lait de brebis et agriculture biologique sur une exploitation de 55 hectares. Le lait produit est commercialisé en circuit long via la laiterie de Kerguillet basée à Plouay (56). Catherine s’intéresse aussi à la transformation et la vente en circuit court.

Cela faisait un bon moment que je songeais à une reconversion. Cette réflexion, je l’ai partagée avec Denis, mon mari et dans un premier temps, nous envisagions l’installation de Denis. Après un bilan de compétence chacun, et une inscription au RDI, j’ai pu accéder à du foncier en location à partir de retours du RDI dès 2015. Les circonstances ont fait que c’est moi qui me suis installée tout en étant élue locale et en conservant mon emploi extérieur. J’ai gardé mon statut de double actif pendant quelques mois. Je me suis installée sans accès aux aides à l’installation JA car au-delà des 40 ans. Mais j’ai bénéficié d’autres aides via la Région et le conseil départemental.

 

Brebis laitières sinon rien

J’ai suivi une formation BTS productions animales. J’ai réalisé mon stage en production ovine à la station expérimentale de Mauron (56). Dans la foulée, j’ai pu effectuer un séjour en Irlande autour de la production d’ovin viande. Ce séjour m’a conforté dans l’élevage de moutons. Je trouve les animaux attachants et faciles à manipuler.
Le top départ a été donné suite à des échanges que j’ai eu avec la laiterie de Kerguillet ainsi qu’avec Initiative Bio Bretagne. Je me suis lancée dans cette production avec la laiterie au moment où la disponibilité du foncier s’est concrétisée. J’ai "valorisé" mes vacances pour prendre des contacts auprès des équipementiers et des éleveurs de l’Aveyron, notamment pour constituer le troupeau de brebis via le GID Lacaune. En 2016, j’ai effectué un stage dans la zone du Roquefort auprès d’un éleveur avec qui je reste en relation aujourd’hui.

Un projet partagé et bien anticipé.

Une installation en bio, logiquement

En m’installant, le bio s’est vite imposé. Ma laiterie collecte uniquement du lait bio. Par choix personnel, ni moi, ni Denis, ne souhaitions utiliser un pulvérisateur. En m’installant, j’avais pris en compte une dimension qui correspondait à ce que je souhaitais : un niveau de revenu pour satisfaire les besoins de la famille et des études des enfants, une exploitation à taille humaine et permettant de dégager du temps personnel.

 

Concrètement

Je dispose d’anciens bâtiments sur l’exploitation dont nous sommes propriétaires. Ils étaient en mauvais état. Pour commencer, nous les avons rénovés. Nous disposons ainsi d’une salle de traite adaptée à la production ovine avec la collaboration d’entreprises aveyronnaise et locale. La bergerie est quant à elle équipée de tapis d’alimentation Albory qui nous permettent un gain de place et une facilité de travail au quotidien. Nous avons aussi investi dans une pailleuse automotrice pour le confort de travail. Je peux stocker des céréales produites sur l’exploitation qui serviront pour l’alimentation des animaux. Le reste des bâtiments permet de loger les béliers, de disposer d’une infirmerie et de stocker le fourrage.
C’est la conduite des brebis qui organise le temps de travail du fait de la saisonnalité de la production. Je suis les agnelages des brebis du 20 octobre à mi-novembre. Cette période me prend beaucoup de temps car il est nécessaire de bien suivre les agneaux et les brebis durant cette période. C’est ce qui conditionne la production de toute la campagne. Au fur et à mesure, je peux traire les brebis et livrer du lait de fin novembre à août. En début de lactation, je ne trais que ce que les agneaux ne boivent pas, puis, après le sevrage, les brebis sont traites intégralement en monotraite. Pour l’instant, tous les agneaux sont vendus en conventionnel pour être engraissés.
Côté culture, je dédie l’essentiel des surfaces à la production fourragère. Ce sont des prairies pâturées et fauchées pour l’essentiel. Les brebis ont géré ma crainte des rumex présents lors de l’installation. Mais elles m’ont laissé les chardons qui étaient déjà présents. Ils me préoccupent aujourd’hui. Il me reste environ 10 ha sur lesquels je mets en place du maïs grain et de l’orge d’hiver. Les grains récoltés me serviront à complémenter mes brebis. Les travaux des champs (labours, semis, récoltes) sont réalisés par l’ETA.

 

Circuits courts

Pendant ces cinq ans d’installation, Denis, tout en travaillant à l’extérieur, m’a beaucoup aidée, notamment pour les travaux comme les fauches, l’épareuse, le désherbage mécanique. Aujourd’hui, il est sur le point de me rejoindre avec la création d’un atelier de transformation laitière. Nous produirons du fromage via le réseau "Invitation à la ferme". Il sera commercialisé à la ferme et via des réseaux de distribution. Aujourd’hui nous commercialisons déjà de la viande. Elle est découpée et transformée par un boucher et vendue sous vide, sur commandes, à notre réseau de connaissances et par le bouche à oreille.

 

Catherine Le Bec / Kerbreiz Lacaune - Plonévez du Faou (29) éleveuse de brebis laitières

"En ce mois de janvier, je suis dans les agnelages des agnelles"
C’est le début. Je profite aussi du beau temps qui est annoncé pour sortir les brebis à l’herbe pendant deux à trois heures par jour. Cela permet d’économiser en correcteur azoté et je vois que la production de lait augmente tout de suite. L’herbe est présente : on veut en profiter. 
Sinon, c’est notre projet de transformation qui avance : actuellement, nous sommes entre chiffrages et plans pour la future fromagerie. / Paul Landrain

 

Maxime et Éric Botuha / EARL Kastell Deur - Pluvigner (56) producteur de cultures et de porcs bio

"Cette année, nous allons modifier notre mélange céréales lupin"

Malgré une inquiétude à l’automne sur la conservation du grain, et après un tri du lupin et du triticale, tout le grain s’est conservé sans problème, et est utilisé au fur et à mesure pour les porcs. Cette année nous allons légèrement modifier notre mélange céréales lupin, en ajoutant du blé de printemps dans le semoir. Nous prévoyons également un sur-semis de trèfle dans l’orge de printemps, une fois que celle-ci sera bien implantée. Comme nous utilisons une partie du grain en semence de ferme, nous réaliserons un test de germination en amont. Enfin, si le temps devient un peu plus sec, nous pensons réaliser les premiers passages de roto-étrille sur céréales d’hiver la semaine prochaine. /  Caroline Cocoual

 

 

Aurore Donio / Le Tronchet (35) éleveuse caprine avec un atelier de transformation laitière

"La plupart des chèvres sont en congé maternité"

La plupart des chèvres sont en congé maternité : il en reste une dizaine que l’on trait pour soulager les mamelles et assurer une fin de lactation dans de bonnes conditions. La transformation est donc au minimum et on a arrêté les marchés. Je conserve quelques points de vente que je livre en fromages secs et en tomes. Ma principale activité est aujourd’hui au bureau : on finalise le bilan comptable, je fais le point avec les salariées pour améliorer le confort et la productivité au labo, je mets en place des outils de pilotage et de suivi du troupeau. Mon souci est de bien anticiper la prochaine saison. C’est aussi le moment où je vais en formation, ce temps permet d’échanger avec des collègues et de moins se mettre la pression. /  Soazig Perche

 

Sabine Maguet / Plouguiel (22) maraîchère

"Hiver rime avec planification et repos !"

En hiver, les journées sont plus courtes, c’est le moment propice pour moi pour souffler. C’est le temps de la planification des futures rotations, des commandes de plants et de graines pour la saison estivale. Je clôture les comptes en décembre, et en janvier je range mon bureau pour repartir sur de bonnes bases. Nous avons déjà essuyé deux belles tempêtes à plus de 120 km/h, mais pour le moment je n’ai pas eu trop de casse. Sur les derniers marchés de l’année, l’ambiance est souvent plus festive, c’est agréable. Et je m’autorise aussi deux vraies semaines de vacances pour profiter des fêtes de fin d’année. De quoi démarrer 2022 en pleine forme !  / Sarah Bascou

 

Matthias Tonneau / Plouguernevel (22) éleveur de porcs biologiques

"Depuis le 1er janvier 2022, la castration à vif des porcelets est interdite"

Après avoir suivi une formation en ligne obligatoire, j’ai pu expérimenter pour la première fois le nouveau protocole de prise en charge de la douleur (anesthésie et analgésie). Mes premières impressions : l’organisation du chantier de castration est compliquée en élevage plein air sans moyen de contention, surtout lors de l’injection intra-testiculaire de l'anesthésique. La multiplication des opérations et le temps d’attente minimal (5 minutes après l’injection) allongent la durée des soins, ce qui rend la truie plus agitée et impactent les conditions de travail de l’éleveur. C'est un coup de main à prendre et une nouvelle organisation à instaurer ! / Aude Roué

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