Contentieux nitrates
La mobilisation paie
Mardi un millier de personnes s'est rendu en train au SIA où une rencontre était programmée avec le ministre de l'Agriculture. Pas en vain.

La veille, une réunion s'est déroulée à la demande du préfet de région. Bruxelles accepterait un plan complémentaire : une copie sera donc présentée le 21 mars par la France. "Aujourd'hui, les 140 unités et la réduction du cheptel ne sont plus imposés systématiquement", indique Alain Tiengou de la FDSEA 22 présent à la réunion.
Des expertises ont donc été lancées pour étudier au plus près la problématique des bassins versants en contentieux. L'administration, les chambres et les professionnels agricoles ont entamé un travail conjoint. Les sous-bassins versants, jusqu'aux exploitations agricoles, sont examinés. Des pistes de travail ont déjà été dégagées : l'accélération du PMPOA2, l'attribution d'aides supplémentaires à la résorption des petits élevages, la mise en place de protections en aval des cours d'eau, l'adoption de solutions pour les anciens agriculteurs non inscrits dans le PMPOA2..."Nous avons obtenu un budget complémentaire pour mettre en œuvre les mesures qui sortiront de l'expertise. Un panel d'outils sera proposé", indique le responsable. L'heure est donc à l'action. "Si notre mobilisation a permis de franchir une première étape avec succès, la course n'est pas gagnée. Très rapidement, nous devons apporter un signe fort en matière de qualité de l'eau en espérant clore le dossier contentieux".
Mobilisés
Le jeudi 1er mars, pas moins de 1 200 personnes, qu'ils soient agriculteurs ou salariés de l'amont ou de l'aval, se sont réunies à Plouvorn (29). "Sur l'exploitation, il nous faudra licencier deux des quatre salariés et Arnaud, qui compte remplacer l'un des associés, qui part d'ici peu en retraite, ne pourra pas s'installer", explique Nicolas Cadiou, l'un des trois associés du Gaec Ar Maneriou. Installé en 2005, il a calculé que l'application des nouvelles contraintes sur son exploitation se traduirait par un revenu négatif de l'ordre de - 19 000 ?. "A Coopagri Bretagne, 120 emplois sont directement menacés", rajoute Pierre Anthony, responsable de la zone Nord Finistère à la coopérative.
Dans les Côtes d'Armor, à l'appel de la FDSEA, 1 000 agriculteurs se sont retrouvés la semaine dernière pour manifester devant les sous-préfectures de Dinan, Guingamp et Lannion. Ces démonstrations de force, menées depuis 15 jours, auront permis une avancée dans l'application des mesures.
Quand la colère déborde
Les responsables de "Eau et rivières" Bretagne ont clairement désigné les agriculteurs, suite au saccage d’un local de l’association situé à Brest, estimant qu’il s’agissait d’une "intimidation agricole". Réagissant sur ce fait d’actualité, la région Bretagne a condamné cette "attaque" et lancé un "appel au dialogue", en exprimant "son soutien à l’émotion suscité par cette violence".La région Bretagne a au passage rappelé que "la réponse de l’Etat dans le cadre du contentieux sur l’eau est très globalisante, et injuste" et qu’il est "indispensable de reconnaître les efforts de nombreux agriculteurs", soulignant qu’elle comprend l’indignation ressentie par les agriculteurs.