La transition écologique ne nourrira personne !
Ayant dû tenir son assemblée générale 2021 en visio-conférence au printemps dernier, la FDSEA a tenu à présenter son rapport d’orientation en présentiel. L’occasion de plaider pour une agriculture plurielle et d’exhorter les agriculteurs "à garder la main" sur leurs choix d’évolution.
"Depuis toujours, les agriculteurs sont en transition, ou plutôt en perpétuelle évolution", commence par préciser Thierry Marchal, secrétaire général, en présentant le rapport d’orientation 2021 de la FDSEA. Et si l’agriculture biologique ou les circuits courts se développent, hors de question de les ériger en modèle absolu ! "L’agriculture finistérienne doit rester un kaléïdoscope". Et le Manger français, l’un des chevaux de bataille du syndicat depuis maintenant quelques années, doit se vivre au niveau régional et national, plutôt que strictement local. "Les agriculteurs n’ont pas tous besoin de changer de métier et de devenir transformateurs et commerçants pour que le "bien manger" soit à disposition des consommateurs dans les magasins, les marchés, les cantines scolaires, les restaurants d’entreprises et des administrations". Et d’en appeler aux consommateurs. "Par leur acte d’achat et leur consentement à payer, ils ont une partie des clés pour soutenir les productions locales". Pourtant, force est de constater que trop souvent encore, "nos productions restent la variable d’ajustement du pouvoir d’achat du consommateur. La défense de l’indépendance alimentaire et de la diversité des agricultures a un prix !"
Une agriculture rémunératrice
Agroécologie, biodiversité, protection des plantes, qualité de l’eau et des sols, bien-être animal… : "loin des accusations d’immobilisme ou de conservatisme dont ils sont injustement taxés, les agriculteurs s’engagent et progressent, affirme la FDSEA. Mais pour répondre à l’ensemble des marchés et des consommateurs, l’agriculture doit être rémunératrice, vivable, et s’accompagner d’une vraie reconnaissance sociale".
Garder la main
Attachée à la liberté de choix des agriculteurs, la FDSEA plaide pour une plus grande indépendance. "Pas question de se voir imposer des modes de production par l’aval, les coops ou les négociants ! Les agriculteurs veulent décider et garder la main sur l’évolution de leurs exploitations. Sinon, c’est le début de l’esclavage !" Et de plaider pour une organisation plus forte du maillon production et une vraie vision collective, quel que soit le système de production. "Ce n’est que grâce à des filières organisées que nous pourrons rester maîtres chez nous".
Se retrouver enfin en présentiel !
"Les contraintes sanitaires liées au Covid sont tombées à trois jours de notre assemblée générale 2020, rappelle Jean-Alain Divanac’h, le président de la FDSEA. Et depuis, nous avons dû organiser deux AG en visio-conférence". Des réunions "beaucoup moins sympathiques" mais qui ont néanmoins permis "d’assurer le fonctionnement formel de la FDSEA". Aussi, dès que l’occasion s’est présentée, il n’a pas hésité à programmer un rendez-vous pour présenter à tous, adhérents et invités des organisations professionnelles agricoles, le rapport d’orientation 2021. "Et ça fait du bien de vous retrouver".
Se battre pour l’amélioration des retraites
"Seuls 12 % des agriculteurs en retraite touchent aujourd’hui plus de 1 000 €/mois, rappelle Jean Tromeur. Ce n’est pas admissible". Une situation qui devrait bientôt changer, avec le passage de la retraite minimale à 85 % du Smic ? "Ca ne concernera pas grand-monde, estime le président de la section des anciens exploitants. Le calcul se fera au prorata du nombre d’années en tant que chef d’exploitation". Et que dire des conjointes, qui perçoivent bien souvent 550-600 € ? "Comment faire au moment d’aller en Ehpad, à 1 800-2 000 €/mois ? Le reste à charge est bien trop important".