PAT Bretagne centre : mettre en lien producteurs et cantines
Elles sont cinq communautés de communes à s’être regroupées en centre Bretagne pour faire advenir un Projet alimentaire territorial commun. Enjeu ? L’approvisionnement local sur fond de loi Egalim 2. Premier du genre en France, ce PAT veut structurer l’offre mais pas que. Pour y parvenir, un coordinateur alimentaire vient d’être recruté.

À Réguiny, dans la salle des conseils de la mairie, en ce 2 février, la satisfaction est bien palpable de voir s’enclencher une nouvelle phase du Projet alimentaire territorial (PAT). Entamé en 2017, il a été ratifié en 2019 lors du salon "Ohhh le vache de Pontivy". Ainsi, cinq ans plus tard, pour ces cinq communautés de communes du centre Bretagne "ça a bien avancé", constatent de concert ces EPCI. Elles agrègent 110 communes et près de 181 000 habitants de Baud Communauté, Centre Morbihan Communauté, Oust à Brocéliande Communauté, Loudéac Communauté et Pontivy Communauté. "Nous avons cette ambition commune, le bien manger et la mise en valeur de notre agriculture, force de ce territoire". Et de souligner : "Nous devons relocaliser notre manière de consommer pour être plus autonomes et réduire les émissions de gaz à effet de serre", campe Bernard Le Breton, président de Pontivy Communauté. Fort de cet élan, l’appliquer à la restauration collective s’est imposé. Dont actes.
Le bien manger et la mise en valeur de notre agriculture, force de ce territoire.
Accentuer le travail
Après la phase de constitution puis d’émergence du PAT, accompagnée par la chambre d’agriculture et Laetitia Goupil, des forums de rencontre entre cuisiniers, producteurs et filières alimentaires locales ont eu lieu, un comité d’alimentation a vu le jour, ainsi que des formations pour les gestionnaires de cantine et cuisiniers. Une soixantaine de restaurants scolaires ont participé à ces actions dont "44 très impliqués qui représentent 5 000 convives". Avec différents leviers toujours à actionner, "la formation, la lutte contre le gaspillage, l’optimisation logistique des transports, le partage d’outils, l’intervention de spécialistes", se fixent les partenaires. Fort de ce travail, la reconnaissance officielle du ministère de l’agriculture est arrivée pour trois ans, en 2021, et avec elle, "le soutien important du plan de relance, 166 000 euros d’aides", pointe la sous-préfète Claire Liétard. De quoi accentuer le travail de mise en réseau des différents acteurs locaux. Un travail difficile au vu de leur éparpillement sur ce large territoire. "Nous sommes en milieu rural, c’est une chance mais nos cuisinières et cuisiniers sont souvent seuls à gérer la cantine, ils ont besoin d’aide pour rechercher des produits locaux, proposer des plats de qualité, s’assurer de l’approvisionnement tout en limitant l’augmentation du prix du repas", cadre Alain Launay.
Structurer l'offre et faire lien
"Nous avons une soixantaine de producteurs prêts immédiatement à livrer les cantines", évalue Laetitia Goupil sans compter les réseaux de producteurs et filières agro-alimentaires, très présentes sur ce territoires, elles aussi "prêtes à jouer le jeu". Reste à structurer cette offre, "d’un point de vue logistique et de manière pérenne car la restauration collective est un marché spécifique qui demande aux producteurs de s’adapter". C’est cette mise en lien que la chambre d’agriculture se propose de réaliser, avec le recrutement de Stéphane Soundron (lire encadré), coordinateur alimentaire avec une mission 100 % fléchée sur le PAT de Bretagne centre. Premier travail, lister "les producteurs prêts à livrer, des cantines intéressées, ensuite on s’attaquera à la logistique", hiérarchise le coordinateur.
Mettre en lien

"Je suis là, si une cantine veut me rencontrer, un producteur...". À 54 ans, Stéphane Soundron a acquis une solide expérience dans le domaine alimentaire : restaurateur durant 17 ans, acheteur de produits alimentaires pour le groupe Ansamble - Breizh Restauration, 8 ans responsable de l’épicerie de la Vraie Croix où "j’ai travaillé avec des producteurs locaux", l’homme vient d’être recrutée pour 18 mois par la chambre d'agriculture de Bretagne pour coordonner la mise en relation entre producteurs locaux et cantines du périmètre. "Les cuisiniers rencontrent un souci majeur de logistique et les agriculteurs, c’est la vente de leur produits dont ce n’est pas le métier". Il lui reviendra de mettre du lien, organiser.
CONTACT / Stéphane Soundron, coordinateur alimentaire, 06 07 68 97 72, stephane.soundron@bretagne.chambagri.fr