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Les anciens stagiaires, une autre façon de trouver un repreneur

Pour lui succéder, l’heure venue, sur son exploitation spécialisée en lait et plants de pommes de terre, Jacques Déniel a toujours pensé qu’un ancien stagiaire pourrait être la bonne solution. Pari gagné : le 1er juillet dernier, Tommy Nerzic l’a rejoint à Plabennec (29) pour un tuilage de quatre ans, avant que l’agriculteur ne fasse valoir ses droits à la retraite.

De gauche à droite : Ludovic, responsable des cultures et de l’entretien du matériel, Tommy, en charge de l’atelier pommes de terre, et Jacques, de l’atelier lait.

Installé à la fin des années 80 sur l’exploitation familiale, à Plabennec (29), Jacques Déniel travaille d’abord en Gaec avec ses parents puis avec son frère, lorsqu’ils partent en retraite. Déjà spécialisée en lait et plants de pommes de terre, l’exploitation grandit peu à peu et Ludovic est embauché en 2000 pour faire face à l’accroissement de la charge de travail.
L’investissement dans un frigo de stockage fait passer la production de plants de 15 à 25 ha en 2009 puis, un an plus tard, la reprise d’une ferme voisine augmente foncier et quota laitier. Le décès de son frère, en 2013, incite Jacques Déniel à se poser avec encore plus d’acuité la question du devenir de l’exploitation. Et après avoir embauché Pascal pour s’occuper de l’atelier lait, il commence à prendre régulièrement des stagiaires. "J’étais convaincu qu’en plus de former des jeunes au métier, c’était aussi une façon de trouver un éventuel repreneur, le temps venu".

 

Transmettre en douceur

Pari gagné ! Venu une première fois sur l’exploitation en 2016, le temps d’un stage en BTS Acse, Tommy Nerzic vient d’y faire son retour, cette fois comme associé. "L’agriculture m’a toujours passionné, relate le jeune homme, non issu du monde agricole. Quand j’étais petit, j’accompagnais mon grand-père, qui donnait un coup de main à un agriculteur. Puis j’ai passé tout mon temps libre sur une exploitation voisine". Et quand il apprend que Pascal, l’un des salariés de Jacques, approche de l’âge de la retraite, il ne laisse pas filer l’occasion. "J’ai 58 ans, explique l’agriculteur. J’aurais pu embaucher Tommy pendant quatre ans jusqu’à mon départ en retraite. Mais il ne le souhaitait pas". Après trois ans de salariat sur une exploitation en lait et pommes de terre, le jeune homme, 23 ans, aspire désormais à autre chose. "Je voulais m’impliquer plus, prendre part aux décisions. Les taux des prêts bancaires sont bas, c’était l’occasion ou jamais". Une décision que Jacques ne voit pas d’un mauvais œil. "Il était mûr pour s’installer. Ca me donnera quatre ans pour transmettre en douceur mon outil, assurer un bon tuilage".

J’étais convaincu qu’en plus de former des jeunes au métier, c’était aussi une façon de trouver un éventuel repreneur, le temps venu.

 

Deux ans de réflexion

La réflexion leur demande deux ans, le temps pour chacun de mûrir le projet. Et peu à peu, se dessinent les contours de la future exploitation. Comptant 110 ha de SAU, 85 laitières et 300 porcs à l’engrais, elle ne sera pas profondément bouleversée. "Les cartes vont être redistribuées", indique Jacques, qui s’occupera désormais de l’atelier lait, tandis que Tommy pendra sa place aux pommes de terre. "Mais si chacun est responsable d’un pôle, nous sommes polyvalents et capables de nous remplacer en cas d’absence de l’un ou l’autre".
Après avoir saturé l’atelier lait, les associés vont se lancer dans la culture de l’échalote, sur 5 à 7 ha. Et, pour améliorer la rentabilité de l’atelier pommes de terre, ils vont construire une serre pour produire des G0, "voire devenir multiplicateur, à terme". Et dans 4 ans, quand Jacques partira en retraite, Tommy embauchera un salarié pour le remplacer. "Ou je chercherai un nouvel associé, pour prendre en charge la partie lait".

Transmission

Apprendre à communiquer

D’ici là, les deux associés ont voulu mettre toutes les chances de leur côté. Et c’est ensemble qu’ils suivent une formation proposée par leur centre comptable sur l’optimisation du potentiel relationnel. "Destinée aux futurs associés, mais aussi aux employeurs et salariés, elle permet de connaître les attentes des uns et des autres", décrit Jacques, qui a tenu à ce que Tommy s’installe dans de bonnes conditions, l’exploitation n’ayant pas besoin de gros investissements. "Il sera très peu endetté à titre privé. Nos prélèvements privés seront différents. Et dans quatre ans, il rachètera mon compte d’associé".

 

 

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