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Un procédé pour un meilleur abreuvement

L’électrolyse en ligne additionnelle : c’est le procédé de traitement de l’eau que valorise une entreprise vendéenne, JLB Service, défendant des bénéfices sanitaires et zootechniques.

© Vendée agricole

Du chlore pour assainir l’eau d’abreuvement… La pratique n’a rien de révolutionnaire… Elle serait même parfois trop limitée dans ses usages classiques. Du moins c’est ce que démontre Pierre-Henri Bonneau. Le jeune homme, ingénieur de formation et diplômé d’une licence de traitement de l’eau, est aujourd’hui associé à ses parents au sein de l’entreprise JLB Service (Cezais, Vendée). Le credo de cette société spécialisée dans le traitement de l’eau depuis quinze ans : l’électrolyse en ligne additionnelle. Dans ce procédé, baptisé Turb’O, ce sont des cellules d’électrolyse qui permettent la production d’acide hypochloreux (chlore, HClO), garantissant ainsi "une molécule plus pure que dans sa forme injectée liquide ou en pastille", présente Pierre-Henri Bonneau.

 

Bactéricide, virucide, fongicide...

Le système Turb’O se distinguerait par son action complète et durable pour empêcher à la fois le développement de biofilms et la contamination à l’abreuvement. C’est le dosage d’HClO fixé à 5 mg qui garantit cette complémentarité et la rémanence de désinfection des points d’abreuvement (la non recontamination). "On sait, par exemple, que chez les bovins, la grande quantité de matière organique au niveau du mufle anéantit l’action du chlore dans l’abreuvoir et le recontamine instantanément. La concentration de HClO à 5 mg corrige cet effet et garantit zéro bactérie jusqu’à l’ingestion de l’eau par animal", indique le jeune patron.

JLB Service

Avantages zootechniques

"L’acide hypochloreux n’a pas de goût, pas d’odeur. C’est une molécule non toxique d’origine naturelle : tous les mammifères en produisent par leurs globules blancs pour se protéger des agents pathogènes", insiste Pierre-Henri Bonneau. Dans ce circuit de désinfection, en amont, des pompes doseuses réadaptent le pH de l’eau si besoin (on favorise un pH acide entre 5,5 et 6 pour une action optimale d’HClO) et/ou la concentration en chlorure.
Via une application sur le smartphone, l’éleveur peut suivre les volumes d’eau traités quotidiennement, le débit moyen, l’évolution du pH. "À travers Turb’O, l’agriculteur a un regard plus pointu sur la qualité de son eau et le fonctionnement des différents appareils de traitement", remarque Pierre-Henri Bonneau. "Ce sujet de l’abreuvement n’est pas toujours considéré à sa juste valeur alors qu’il participe au bien-être animal et à la santé des élevages", poursuit l’entrepreneur.
JLB Service avance pourtant que l’apport d’HClO par l’électrolyse en ligne additionnelle a aussi fait ses preuves zootechniquement. Réduction des antibiotiques, amélioration de l’état sanitaire des animaux, de l’hygiène digestive, liste Pierre-Henri Bonneau citant le retour d’expérience de ses clients. "Dans une exploitation laitière, l’éleveur ne parvenait pas à maintenir son dosage de chlore (en liquide) jusqu’à l’abreuvement qui était à plus de 800 m du point d’injection. Nos prélèvements révélaient une déperdition totale même en poussant l’apport jusqu’à 10 mg ! Nous avons alors proposé de tester l’électrolyse durant un mois. En une semaine, il a constaté des effets : entre 1 kg et 2 kg de lait supplémentaire produit par vache quotidiennement et le niveau des cellules s’est abaissé de 270 à 160".
L’entreprise vendéenne se penche aussi sur une solution d’hygiénisation par brumisation afin de "contribuer à limiter certaines maladies respiratoires", confie Pierre-Henri Bonneau.

 

Témoignage :

Gaël Drouet, éleveur de vaches laitières et de canards de chair à La Planche (44)

À la création de mon atelier canard de chair (1800 m2) il y a trois ans, j’ai suivi une formation sur la qualité de l’eau. C’est de cette façon que j’ai découvert le procédé par électrolyse. J’en ai profité pour apporter aussi un meilleur abreuvement à mes 70 vaches laitières. Mes deux ateliers, canard et lait, bénéficient donc du même traitement par électrolyse. Je savais que c’était un point à corriger pour mes vaches mais le coût de traitements classiques était dissuasif. Avec l’électrolyse je n’ajoute que des pastilles de sel et je change les électrodes tous les deux ou trois ans. J’ai constaté des résultats flagrants et immédiats. Trois jours après la mise en service de l’électrolyse, la production de lait a augmenté de 2 kg par vache alors que je n’avais rien changé d’autre ! Les bacs d’abreuvement, eux, sont sans trace de microfilm même au bout d’un mois.

Enrique Giraud, aviculteur en EARL avec son épouse à Pouzauges (85)

Nous cherchions une alternative aux désinfectants “chimiques” et mieux maîtriser la qualité de l’eau de nos trois bâtiments avicoles (4200 m2). C’est un voisin qui nous a expliqué son installation par électrolyse. Ça nous a convaincus d’autant plus qu’il avait franchi ce cap depuis plusieurs années. Aujourd’hui, l’eau du puits est d’une très bonne qualité alors qu’elle était assez chargée en nitrates et germes. On a diminué nos charges d’élevage. Nous n’utilisons quasiment plus d'antibiotiques. La litière se maintient mieux et on a de meilleurs indices de consommation.
On est même allé un peu plus loin dans le procédé en fabriquant le désinfectant pour nos bâtiments. Le résultat sanitaire est évident même si l’on constate plus de corrosion (car on surdose le sel).
L’ensemble de l’installation a représenté un investissement non négligeable de 10 000 € (avec le circuit de désinfection du bâtiment) mais il est complètement rentable quand on met dans la balance les économies réalisées par ailleurs sur nos trois bâtiments.

Cyrille Ouvrard, aviculteur à Antigny (85)

JLB Service

Mes poulaillers (2 x 1 500 m2 en volailles de chair) et les abreuvements des bovins de l’exploitation de mon neveu sont alimentés par une seule et même cuve mélangeant l’eau du service public et celle d’un forage. On travaille depuis douze ans avec JLB Service pour assainir notre eau. Depuis que l’on a opté pour l’électrolyse, les circuits d’eau sont très propres, il n’y pas du tout d’algue dans les bacs même au champ ; pour mes volailles, je ne fais presque plus de traitement antibiotique. Nous changeons les deux électrodes tous les deux ans à peu près (il faut compter 400 €).

 

 

 

 

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