100 % des éleveurs de l'île adhèrent au syndicat d'élevage
Franck Guégan, producteur laitier en vaches et chèvres, est aussi président du syndicat d'élevage de l'île depuis 2009. L'association travaille pour le soutien et le maintien de l'agriculture à Belle-Île. Un objectif partagé par les 28 exploitations qui adhèrent toutes à la démarche.

L'adhésion à l'association permet de bénéficier du passage du tondeur de mouton et du travail de Jérôme, le salarié, qui gère l'ensemble des inséminations artificielles (IA) laitières de l'île. En partenariat avec Evolution, les éleveurs paient la première IA, et cinq retours sont gratuits. "Cette organisation soulage les charges des exploitations. C'est essentiel car les contraintes sont nombreuses et souvents coûteuses. Nous devons toujours anticiper très largement le matériel dont nous avons besoin, les pièces de rechange ou encore le nombre de sacs d'engrais nécessaires... Nous ne pouvons pas faire un saut à la coop pour en récupérer un autre", explique Franck Guégan.
L'unique moyen de sauver la filière laitière à Belle-Île
Dans le même temps, la communauté de communes apporte aussi largement son soutien à la filière laitière. "Ce sont leurs camions qui assurent la collecte du lait sur l'île auprès des huit producteurs pour un budget de 180 000 euros/an. Ils sont ensuite récupérés par Lactalis à l'arrivée du premier bateau", reprend l'éleveur. Une organisation qui pourrait évoluer si le projet de laiterie sur l'île se concrétise. "J'y crois beaucoup. Pour moi c'est l'unique moyen de sauver la filière laitière à Belle-Île. D'ailleurs, j'ai rompu mon contrat avec Lactalis la semaine dernière", assume l'éleveur porté par le sens du collectif.
Une dynamique inégale
"L'organisation d'un comice tous les deux ans permet de redonner de l'entrain au groupe mais aussi de récolter des fonds pour assurer notre budget de fonctionnement", détaille Franck Guégan. Le contexte ne le permettant pas cette année, les éleveurs espèrent un soutien fort de leurs partenaires historiques. "Nous savons que la communauté de communes est derrière nous mais toutes les portes sont importantes !", estime t-il. Les cessations d'activité sur l'île s'accélèrent, les départs à la retraite vont s'intensifier alors que la moitié des exploitants ont plus de 55 ans et que les reprises sont peu nombreuses en élevage. "Nous n'avons pas de problème pour utiliser le foncier. De jeunes maraîchers ou producteurs d'herbes aromatiques font le choix de s'installer à Belle-Île mais cela ne génère pas la même économie que l'élevage", prévient Franck Guégan.
L’agriculture en chiffres
Nombre d’exploitations : 36 dont 28 en élevage de ruminants : 10 en vaches laitières, 9 ovins, 7 bovins viande, 2 caprins
Emplois : 48 chefs d’exploitations, 9 salariés permanents, 10 installations en cinq ans, dont 6 en circuits-courts
SAU : 1/3 de l’île : 3 000 ha dont 84 % en prairies
Agriculture biologique : 7 fermes + 2 en conversion
Circuits-courts : 28 exploitations dont 13 en vente directe