Agriculteur est un beau métier !

Agriculteur ce n'est pas seulement un métier difficile, une phase d'installation digne du parcours du combattant, un métier critiqué trop régulièrement, cela reste un beau métier. Beaucoup d'agriculteurs oublient d'ailleurs trop souvent de le dire ! La meilleure campagne de communication est faite - ou pas - par les agriculteurs eux-mêmes ! Bon nombre d'entre eux ne font plus vraiment cet effort aujourd'hui de parler positivement de leur métier, souvent déçus que les efforts des années passées n'aient pas vraiment été couronnés de succès, ou de leurs revenus ! Et pourtant il faut continuer parce que l'enjeu est là de trouver des perspectives, et des voies d'avenir.
L'agriculture est un métier plein d'avenir, parce qu'il n'y a pas plus bel objectif que de nourrir sainement et avec des produits de qualité nos concitoyens.
Bien sûr les agriculteurs ont déjà adapté leurs modes de production et continueront à le faire, mais lorsque l'on voit chaque jour en Bretagne l'équivalent de neuf terrains de foot de surface agricole disparaitre, qui produira demain l'alimentation d'une population en croissance tant sur un plan local qu'international ?
Les consommateurs seront demain plus nombreux, le foncier plus limité, les modes de production bio, alternatifs, extensifs, plus développés, induisant là encore un besoin de superficies supérieur pour un volume produit plus faible.
Dans ces conditions l’agriculture se devra d'être performante et productive ! Sans quoi demain l'essentiel de notre alimentation proviendra de l'autre côté de la planète. C'est une évidence.
La question n'est pas de savoir si l'alimentation sera produite, elle le sera ! Mais où ? Et par qui ?
Je suis déjà convaincu qu'un mouvement à l'échelle planétaire est en train de s'enclencher lorsque l'on voit le nombre d'éleveurs ici qui arrêtent la production. Il ne faut pas attendre une hypothétique future PAC de 2035 pour corriger le tir ! Chacun aujourd'hui peut faire le constat de l'arrêt de l'investissement dans certaines filières, synonyme de perte de compétitivité, de rentabilité, et à terme de parts de marché.
C'est aujourd'hui qu'il faut prendre le parti de soutenir tout ce qui peut favoriser la production, je suis convaincu qu'il n'est pas encore trop tard.
Mais pour garder l'emploi et l'industrie dans nos régions, il faudra bien conserver un volume et une qualité de production, et un revenu pour le premier maillon de la chaine.
Notre agriculture ne peut pas lutter sur le terrain du low cost. J'invite donc tous les politiques à ne pas laisser le scénario du pire arriver ! Soyez courageux dès aujourd’hui et encouragez la production et la productivité parce qu'il faut appeler un chat un chat : c'est bon pour le climat, et parce qu'une agriculture performante, efficiente, et maîtrisée agit efficacement en faveur de l'environnement et du climat.
On dit que le mieux est l'ennemi du bien c'est vrai mais bien c'est aussi mieux !