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Co-construire la politique de l’eau

Laurent Kerlir, président de la chambre d’agriculture du Morbihan.

Les enjeux sur la qualité de l’eau ne sont ni récents ni nouveaux. L’amélioration de la qualité de l’eau sur le paramètre nitrates en Bretagne est reconnue et saluée par tous en Bretagne et au-delà. La Bretagne a une spécificité naturelle. Sa ressource en eau est à plus de 75 % issue de prélèvement des masses d’eau superficielles. Cela la rend fragile sur la qualité de l’eau par rapport aux autres régions.
Le croisement entre enjeux qualité et quantité d’eau sur l’eau potable est plus récent et en pleine évolution. Les Assises de l’eau en 2020, la future loi Résilience et Climat, permettent au législateur de faire évoluer les textes pour faciliter l’action de terrain. La loi permet aux collectivités depuis 2019, sans passer par la Safer, de préempter du foncier dans les périmètres de protection. Nous n’y sommes pas favorables, car cela remet en cause la co-construction de programmes volontaires et c’est un risque trop fort d’orientation vers un système de production agricole, voire un arrêt de toute production agricole.
Sur le chapitre qualité de l’eau, un nouveau challenge est à relever collectivement, c’est la préservation de la ressource vis-à-vis des produits phytosanitaires et autres polluants. Au-delà de l’agriculture, les collectivités et l’industrie sont aussi concernés. Les actions de prévention établies dans un cadre volontaire sont toujours à privilégier aux actions réglementaires, qui sont vécues comme une sanction.
Pour preuve, le travail réalisé sur la prise d’eau de la Herbinaye (57 communes du 22 et 56) dès 2007 avec une mobilisation de l’ensemble de la profession agricole, a permis d’éviter le basculement en Bassin versant contentieux. Depuis 2013, il n’y a plus eu un jour de dépassement des 50 mg/l des eaux brutes et les objectifs du SAGE Vilaine ont été atteints dès 2016, ce qui a permis de ne pas activer le volet réglementaire de la Zone Soumise à contrainte environnementale (ZSCE).
Concernant la gestion quantitative, il est tout aussi important et urgent de travailler ensemble : collectivités, syndicats de productions d’eau, acteurs économiques et agricoles et pouvoirs publics. Comment gérer les besoins liés à la consommation humaine toujours croissants tout comme les évolutions de besoins des activités économiques dans un contexte de réchauffement climatique aggravant ?
Des actions sur les économies d’eau, dans les élevages, dans les industries pour réduire les consommations en eau vont dans le bon sens.
Alors oui, il nous faut continuer de co-construire sur la politique de l’eau. Les collectivités doivent entendre la nécessaire construction de programmes volontaristes dans la durée, en associant les acteurs agricoles, avec des évolutions de pratiques agricoles acceptables techniquement et économiquement.

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