Colza : Les chiffres-clés de l’itinéraire breton
Les données technico-économiques recueillies chaque année au sein des groupes cultures animés par les conseillers en agronomie de la chambre d’agriculture permettent d’établir quelques statistiques et chiffres-clés de la conduite du colza en Bretagne.

Si 2018 fait exception, avec une date de semis médiane au 27 août, le colza est plus généralement semé début septembre avec une date médiane au 5 en 2016 et 2017. La fenêtre de semis conseillée démarre au 20 août. Dans la réalité, les semis sont donc plus tardifs. 60 % des parcelles sont implantées sans labour. Le coût de semences moyen est de 55 €/ha. La quasi-totalité des agriculteurs a recours à la semence certifiée (96 % des parcelles), ce qui est le passage obligé pour semer des variétés hybrides. Les variétés les plus représentées sont DK Exception, DK Exlibris, DK Expertise, LG Architect. Côté lignées, c’est ES Mambo qui est la plus semée. 44 % des parcelles sont semées avec un mélange d’une variété principale avec la variété très précoce ES Alicia pour jouer le rôle de piège à méligèthes. Environ 10 % des parcelles sont semées avec des plantes compagnes : trèfle blanc, trèfle d’Alexandrie, féverole…
En moyenne, de 2017 à 2019, 40 % des parcelles reçoivent un anti limaces au semis ou à la levée. Plus de la moitié (53 %) des produits utilisés sont à base de phosphate ferrique, produit de biocontrôle également autorisé en agriculture biologique. 83 % des parcelles reçoi-vent un traitement fongicide à la chute des pétales. Yearling (fluopyram + prothioconazole) est le produit commercial largement le plus utilisé avec 42 % des parcelles. Les IFT moyens sont présentés dans le tableau 1. Ils sont inférieurs aux références bretonnes.
Des prix en baisse
Du côté des marchés, le prix du colza a atteint un sommet début janvier 2020, à 420 €/t sur le marché à terme, avant de connaître une forte chute, en lien avec la crise du covid-19 et la baisse spectaculaire du prix du pétrole qui a suivi. Le prix du colza est très lié à celui du pétrole, étant donné le débouché biodiesel du colza. Lorsque le pétrole n’est pas cher, l’intérêt d’avoir recours au biodiesel s’affaiblit et le prix du colza baisse. La crise économique qui semble suivre la crise sanitaire pourrait être synonyme d’une baisse de la demande en carburant, d’autant que l’avenir des biocarburants en Europe est actuellement en débat.
Dans les filières animales, le tourteau de colza est une alternative intéressante au soja. Mais là aussi, une baisse de la demande en viande consécutive à la crise sanitaire ne sera pas favorable au dynamisme du marché. L’Europe enfin souffre d’un déficit chronique en production de colza. La production française 2020 est attendue à 3.6 Mt, alors qu’elle était de 5,5 Mt en 2014. Les aléas météorologiques (sécheresse au semis), les difficultés techniques (altises, méligèthes résistants à certains insecticides) sont les principaux éléments qui expliquent la baisse des surfaces et une certaine désaffection des producteurs français pour la culture du colza.