Des actes concrets et immédiats

La crise s’installe dans nos fermes. Elle ronge les fondations du dynamisme de notre Bretagne qui doit tant au secteur agricole et agroalimentaire. Elle mine le moral des paysans : hausses des charges, prix des produits agricoles en berne, injonctions et dénigrement, manque de main d’œuvre. Autant d’effets délétères dont le covid aura contaminé notre agriculture.
Ce mardi se tenait une réunion organisée par le préfet de Région à la demande de la FRSEA pour faire un état des lieux et demander des engagements concrets de l’État.
Nous estimons qu'un soutien financier direct s’impose urgemment, au risque de voir certaines filières s’effondrer.
Mais nous demandons aussi une pression indispensable, avec des moyens réels de contrôle, nécessaire pour une mise en application de la loi Egalim.
De plus le budget des collectivités dédié aux denrées alimentaires pour les repas, la priorité à l’origine France, en conventionnel, tout comme en bio, doivent se traduire dans les faits. La surtransposition réglementaire ne peut être une démarche de progrès pour nos exploitations tant elle grève notre compétitivité.
Disons-le à l’État et au gouvernement, c’est maintenant qu’il faut agir !
Dans 100 jours, il sera trop tard et au désastre économique, il faudra une réponse politique.
Aux GMS, et en particulier à M.E. Leclerc, la hausse de nos charges est une réalité qui doit être prise en compte dans les négociations. Le pouvoir d’achat du consommateur doit être respecté mais ça n’est pas aux agriculteurs de le préserver. Payez notre travail au lieu de payer du mensonge et faire votre "comm" dans les journaux.
À l’occasion de ses vœux, le Président de la République n’a évoqué l’agriculture qu’à travers la loi sur le bien-être animal. Inacceptable au vu de la situation économique actuelle des agricultrices et agriculteurs, et il semble bien loin de la notion d’indispensable souveraineté alimentaire.
À l’ensemble des candidats à la fonction suprême, la souveraineté alimentaire n’est pas un simple slogan. Elle doit se traduire par des actes concrets. Il y a urgence tant la crise est violente. Construire l’avenir agricole nécessite de la volonté, du courage et une réelle ambition.