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Finie la rentrée, place aux actes

Fabienne Garel, présidente de la FDSEA22.

Le Space s'est bien tenu. Espace d’innovations où l’agriculture montre toute sa créativité, espace de concours où agriculteurs et entreprises montrent leurs savoir-faire, espace d’échanges et de rencontres où hommes et femmes partagent, construisent, projettent. Mais au-delà de cela, le Space est aussi un révélateur d’ambiance. Et les inquiétudes partagées sur la hausse non compensée des charges, le renouvellement des générations ou encore la diminution de l’élevage ont généré beaucoup d’échanges.
C’est d’ailleurs l’alerte que nous avons portée auprès du ministre de l’Agriculture. Il y a cinq ans, on nous annonçait un
"revenu juste" pour les agriculteurs. Le résultat n’est pas là et c’est tout l’enjeu de la loi Egalim 2. Des progrès sont annoncés comme la non négociabilité des matières agricoles, un contrat préalable entre l’industriel et le producteur, une indexation sur le prix des matières premières,… Place aux actes.
De plus, cette loi n’aura d’impact sur nos revenus que si elle est appliquée entièrement et pleinement sur des volumes conséquents. Quid des marques de distributeurs ? Chaque semaine qui passe est une de trop à attendre. Enfin, d’autres éléments restent à consolider : l’étiquetage d’origine et l’utilisation abusive du drapeau France, les distorsions et la clause miroir…

Il revient à l’Etat de faire appliquer la loi. Quels moyens de contrôle ? Quelles grilles de sanctions pour contraindre notamment les GMS à respecter l’esprit de la loi. Les profits colossaux qu’elles ont amassés depuis dix-huit mois sont inacceptables au regard de la détresse des éleveurs. Place aux actes
Il revient aussi à l’Etat et aux collectivités de montrer l’exemple dans le choix de l’origine France et l’allocation de budgets à la hauteur des ambitions de souveraineté alimentaire. Place aux actes.
Mais, tout ne repose pas sur le cadre législatif. Il revient à nos partenaires économiques de se saisir de cette loi. Un prix de revient ne se monnaie pas ! Il n’est pas la variable d’ajustement de leurs comptes d’exploitation. Il est la reconnaissance du travail des agriculteurs. Place aux actes.
Enfin, les exigences sociétales doivent se traduire en valeur. Si exiger est un droit légitime du consommateur, alors leur devoir est de le rémunérer à sa juste valeur. Place aux actes.
Pour terminer, il nous revient, à nous, agriculteurs d’oser dénoncer les écarts, d’où qu’ils viennent. Que cela soit auprès des GMS au détour de rayons ou auprès de nos partenaires à l’occasion de temps de rencontres, nous devons être vigilants et engagés pour exiger de nos partenaires ce retour. Les acteurs de la chaîne alimentaire doivent comprendre qu’il en va de l’avenir de l’élevage et de la dynamique de nos territoires.
La rentrée est finie. Le Space a révélé une colère sourde. Place aux actes.

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