FNSEA : Une année 2021 entre rebond et vigilance
Après une année forte en événements, en tensions et en émotions, la FNSEA qui va fêter cette année ses 75 ans d’existence, entend profiter d’un nouveau contexte géopolitique et réglementaire pour se rapprocher des Français. Mais elle reste vigilante sur les échéances de 2021 comme l’a indiqué sa présidente, Christiane Lambert, lors de ses vœux à la presse, en visioconférence, le 5 janvier.

Résumant en un mot le bilan de l’année 2020, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, juge qu’elle a été "anachronique". En témoignent la crise du coronavirus qui a servi de "crash test" à l’organisation agricole elle-même ainsi qu’à toute la chaîne alimentaire ; la réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui est parvenue à son terme ; et le plan de relance qui va permettre d’accompagner, à côté du Green Deal européen, la transformation du monde agricole. Christiane Lambert place l’année 2021 sous le signe des transitions, du rebond et d’un rapprochement avec la société, malgré la crise de la Covid qui empêche la tenue du Salon de l’Agriculture. "Mais nous serons présents à travers quelques événements", a-t-elle indiqué.
La présidente de la FNSEA a plaidé pour une meilleure cohérence des politiques publiques, tant sur le plan national qu’international mettant en évidence le dossier des néonicotinoïdes où la France a été à deux doigts de devoir importer du sucre de pays qui ne respectaient pas les normes phytosanitaires que l’on imposait aux betteraviers français ! "C’est pareil pour le Phosmet utilisé sur les colzas. Si son autorisation n’était pas renouvelée, la production chuterait, ce qui viendrait en totale contradiction avec l’ambition du Plan protéines", a-t-elle alerté. Très critique sur la tentation déflationniste des grandes enseignes, Christiane Lambert s’inquiète de la baisse des prix : "Ça fait 30 ans que ça dure et pourtant, il n’y a jamais eu autant de précaires alimentaires (…) Or il faut dire que manger a un prix et que l’alimentation a un prix", a-t-elle fustigé. Tout aussi critique est-elle sur la tentative de passage "à la hussarde" du ministère de la Transition écologique sur le dossier "Abeilles".
Par ailleurs, elle a indiqué que la FNSEA reste vigilante sur le déploiement du Green Deal : "on a limité les dégâts", a estimé Christiane Lambert qui va surveiller de près les faits et gestes de Londres. Elle craint que Londres ne se transforme en "Singapour sur Tamise" c’est-à-dire en plaque tournante pour des produits agricoles et alimentaires étrangers qui prendraient certaines libertés avec les normes européennes mais qui, au nom des accords conclus, pourraient rentrer sur le territoire européen...