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La main d’œuvre, nouvelle variable d’ajustement de l’activité économique ?

Jean-Alain Divanach, président de la FDSEA 29.

Affirmer le statut de chef d’entreprise des agriculteurs, favoriser l’emploi, promouvoir les métiers, sont des combats essentiels des FDSEA sur lesquelles nous sommes pleinement mobilisés, en tant que seul syndicat patronal de l’ensemble des employeurs agricoles. Et en la matière, il y a urgence à agir ! En effet, outre les défis sociétaux, économiques et environnementaux que doit relever l’agriculture, se dressent d’autres enjeux cruciaux : le renouvellement des générations d’exploitants et le développement du salariat.
Force est de constater que bon nombre de contraintes, imposées à nos exploitations, sur la base de soi-disant demandes des consommateurs, impliquent de recourir non seulement à une mécanisation toujours plus coûteuse mais aussi à davantage de main d’œuvre. Les employeurs agricoles doivent appliquer une réglementation sociale qui est un monstre de complexité, de perte de compétitivité, et dont on doute qu’elle améliore au final les conditions de travail.
Pour compenser l’érosion déjà amorcée de la main d’œuvre familiale, accompagner les évolutions des exploitations, plus de deux agriculteurs sur trois doivent aujourd’hui faire appel à de la main d’œuvre salariée, saisonnière ou permanente. Depuis longtemps, le nombre de salariés agricoles progresse,et la cadence s’accélère. Or les employeurs se heurtent à une pénurie chronique en personnel. Ces difficultés à recruter, anxiogènes pour les producteurs, sont amplifiées par l’agribashing ambiant. Pourtant, c’est bien de la capacité à disposer de main d’œuvre que dépendra la pérennité de nos productions locales. Les exemples de productions menacées de disparaître ou de projets de développement qui ne se font pas, faute de main d’œuvre, se multiplient. Et il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg car les agriculteurs, malgré leur trop grande charge de travail, n’ont pas tous les moyens de recruter ! Dans l’élevage notamment, des exploitants sont au bord de l’explosion et un bon nombre ne trouve un équilibre que grâce à une main d’œuvre familiale bénévole. La durabilité sociale de notre métier est un véritable enjeu pour la pérennité de l’activité agricole et pour l’indépendance alimentaire de la France.
On ne répétera jamais combien nos métiers ont de l’avenir. L’agriculture, comme beaucoup d’autres secteurs manuels, reste encore trop souvent déconsidérée, alors même que tous les jeunes, y compris ceux confrontés à des impasses scolaires, peuvent s’y épanouir. L’agriculture est aussi ouverte et attractive pour des personnes ayant fait des études longues ou en reconversion. Le monde agricole évoluera d’autant avec des intelligences et des énergies diverses ! La formation initiale et professionnelle est là pour assurer le besoin de compétences de nos métiers.
Il est indispensable que les décideurs politiques et les administrations œuvrent à rendre ses lettres de noblesse à l’agriculture, et à tous les secteurs qui l’entourent, pour sortir d’une spirale négative qui tire toute la Bretagne vers le bas.

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