Le Salon aux champs, chantre des nouvelles technologies
Pour sa 21e édition, qui s'est déroulée les 18 et 19 septembre à Broons, le Salon aux champs, événement organisé par le réseau des Cuma, a accueilli 8 000 visiteurs, dont 2 000 scolaires. Démonstrations, partages d'expérience, conférences... Pendant ces deux jours, un seul fil rouge : les nouvelles technologies.
Depuis sa création en 1980 sous le nom du Salon des fourrages puis Safir (salon des fourrages et des initiatives rurales), ce rendez-vous national des Cuma a été rébaptisé en 2011 sous le nom de Salon aux champs. Il se déroule tous les deux ans dans un département différent. Et cela faisait vingt-quatre ans que le salon n'avait pas posé ses valises en terre costarmoricaine. Avec 8 000 visiteurs, la fréquentation est en baisse puisque 10 000 entrées avaient été comptabilisées en 2017, près de Lisieux. Il faut dire que cette année l'évènement avait un peu changé ses habitudes en décalant la date à mi-septembre, contre fin août habituellement. Ce choix, assumé par les organisateurs, a été fait pour ouvrir le salon aux étudiants, et leur transmettre les valeurs du collectif, notion forte du réseau. Et de ce côté là, le pari est gagné avec 2 000 étudiants de 35 établissements différents, répartis sur 11 départements. "Les jeunes ont pu venir échanger pour découvrir le métier de salarié de Cuma ou trouver des réponses à la maîtrise des charges de mécanisation, à la surcharge de travail...", expliquait le matin du 2e jour, Stéphane Nogues, président du salon, et producteur de lait et éleveur de porcs à Rouillac, en Gaec avec un associé et deux salariés.
Véritable vitrine technologique, ce salon a pour objectif de permettre aux visiteurs de trouver les réponses aux problématiques du moment, qu'elles soient environnementales, organisationnelles, techniques... Avec 125 exposants sur 30 hectares, le salon est l'occasion de nombreuses démonstrations, autour de plusieurs ateliers : maïs fourrage, autonomie protéique, épandage, agronomie, agriculture de précision, biogaz et bois.
L'agriculture de précision, ça commence par l'agronomie.
Simplifier le travail quotidien
"Notre fil rouge, c'est les nouvelles technologies", avance Stéphane Nogues. À commencer par tout ce qui peut simplifier le travail quotidien des responsables de Cuma, chargés d'organiser les achats, la gestion et la facturation aux adhérents. À titre d'exemple, pour la facturation des travaux, il faut des relevés et ce travail peut être fastidieux. Les nouvelles technologies ont permis de mettre en place des boîtiers connectés, qui transmettent les informations, en localisant le champ, avec à la clé une facturation automatique. Au delà de la gestion, les nouvelles technologies sont partout dans le quotidien des agriculteurs, et plus particulièrement quand on parle d'agriculture de précision. "L'agriculture de précision, ça commence par l'agronomie. Les agriculteurs sont de plus en plus agronomes et s'intéressent à la vie du sol", estime Dominique Gueho, directeur de la Fédération départementale des Cuma du Morbihan. D'ailleurs, sur l'atelier agronomie, une fosse pédologique géante a été réalisée. Des couverts végétaux avaient été implantés avant l'été, afin d'observer leur profil racinaire. "C'est une super vitrine de collection de couverts, avec tout ce que l'on peut en attendre", ajoute Dominque Gueho. L'agriculture de précision, c'est aussi les cartes de potentiel du sol. Pour Jean-Michel Labbé, agriculteur dans les Côtes d'Armor et technicien cultures chez d'aucy, "on peut aller aujourd'hui très loin sur le potentiel inter-parcellaire, sur les caractéristiques physiques et chimiques, comme le phosphore, le potassim, les matières organiques..." À la clé, une carte de préconisation, avec toujours cette volonté en toile de fond : "Mettre ce qu'il faut ou il faut !" Et avec l'objectif d'harmoniser le potentiel de la parcelle sur une échelle de dix ans.
Le matériel adapté
Tirer le meilleur profit de sa parcelle, c'est la première étape. La suivante, c'est d'avoir le matériel adapté. Et pour Dominique Gueho et Jean-Michel Labbé, ce matériel est disponible. Géolocalisation et GPS sont au point. "Il manquait un peu les outils attelés, mais maintenant c'est bon, avec une gestion unité par unité". Le Salon aux champs, c'est l'occasion pour les responsables de Cuma et tous les agriculteurs de s'interroger sur ces nouveaux outils, de regarder le retour sur investissement et de les voir en fonctionnement. En d'autres termes, d'apporter des éléments concrets pour la prise de décision. Évolution des pratiques, confort de travail, productivité de la main d'œuvre en hausse, économie d'intrants... Tous les sujets poussent à une évolution rapide, sous l'impulsion des nouvelles technolgies, notamment. "Sur tous les ateliers, on a entendu parler d'agro-écologie", conclut Stéphane Nogues. Et si pour y parvenir, ces nouvelles technologies ont un coût, c'est justement grâce au collectif, qu'elles peuvent être accessibles.
Des démonstrations par atelier
Du q de la vache à la racine, des "tonnes" de solutions existent
L'épandange de lisier ou de fumier prend désormais de multiples formes. Ainsi, sept outils (tonnes à rampes, buses, automoteur..) ont été présentés au Salon aux champs. Sur un passage les constructeurs ont pu faire la démonstration de leur outils, conçu pour optimiser la fertilisation des sols en maîtrisant l’azote issu des effluents d’élevage. Retrouvez en vidéo les démonstrations des sept épandeurs.
Agriculture de précision
Les chambres d'agriculture de Bretagne étaient présentes dans l'atelier Agriculture de précision. Outre le maxi-couv', David Bouvier, conseiller agronomie bassin versant, présentait le prototype de barre de semis sous la moissonneuse batteuse pour l'implantation des couverts végétaux. "C'est un gain de temps et de charges considérable", explique le conseiller. Placé sur le côté de la machine, le réservoir de semis permet de semer jusqu'à 20 hectares. "C'est bien rare de faire autant en une journée, donc il n'y a pas besoin de recharger le bac pendant la moisson".
L'arbre et l’agriculteur
Les jeunes élèves de la MFR ont animé un atelier "entretien et affûtage de sa tronçonneuse". Comment et avec quels outils prendre soin de la chaîne ? Retrouvez en vidéo les techniques pour améliorer le confort de travail et la durabilité de l'outil. Une attention particulière est apporté sur la nécessité de porter les équipements de protection individuelle permettant de limiter les risques d'accidents. / Hélène Bonneau
Rendez vous en juin pour Mécaélevage
Pour répondre au plus près aux interrogations des professionnels et aux questions actuelles des éleveurs, le réseau Cuma Ouest organise de façon régulière des MécaÉvénement. Après le MécaÉlevage de juin 2018
à La Séguinière (49), le prochain événement est programmé le 18 juin 2020 à Saint James, dans la Manche.