Mon vœu pour 2022

"Adieu veau, vache, cochon, couvée", c’est ainsi que pourrait se résumer le bilan de l’année qui s’achève. Les confinements de 2020 se sont traduits par un certain encensement de l’agriculture et de son rôle stratégique pour nos concitoyens, mais ont ensuite laissé place à un brusque retour sur terre.
Nous espérions le sursaut qui manque à notre agriculture, pour lui rendre ses lettres de noblesse et pour donner à ceux qui la font, tous les moyens de faire leur métier dans de bonnes conditions. Le bilan de 2021 est pourtant décevant. Déjà insuffisamment rémunérés, les agriculteurs, mobilisés pleinement depuis le début de la crise sanitaire pour continuer à nourrir, subissent maintenant les contrecoups, que la hausse vertigineuse des charges amplifie, sans bénéficier des soutiens que l’Etat accorde aux autres secteurs d’activité.
Plutôt que de céder à la désillusion, je préfère mettre en évidence les avancées et les pistes qui ont été ouvertes en 2021 et qui permettent de se projeter objectivement en 2022. Loi EGAlim 2, étiquetage d’origine des produits en restauration hors foyer, augmentation des retraites agricoles pour certains, évitements de contraintes réglementaires supplémentaires, condamnation d’une association anti-élevage… Autant de combats syndicaux débutés, sur lesquels nous nous projetons pour l’année à venir, avec la pleine conscience qu’il faudra les transformer, les prolonger, les renforcer, afin que leur application soit autant de réponses concrètes aux difficultés actuelles des agriculteurs.
Mais, nous devons être plus ambitieux ! 2022 sera hautement politique, entre présidence française de l’Union européenne, élections présidentielles et législatives. C’est une occasion à ne pas manquer pour parler d’agriculture, au-delà des sujets des clauses miroirs (permettant d’imposer aux produits agricoles importés dans l’Union européenne les mêmes normes que ceux produits en son sein) et de la lutte contre la déforestation importée, pour parler de notre agriculture, de nos territoires, du monde rural, et obtenir ce sursaut que 2021 aurait dû nous apporter et avancer sur nos enjeux : prix payés aux producteurs, contraintes, renouvellement des générations, place des agriculteurs dans la société, retraites.
Relever ces défis pour ne pas "désagriculturiser" la France et la Bretagne, tel est mon vœu pour l’année 2022. Tel est aussi notre mission collective ! Nous aurons en effet besoin de toutes les forces vives de notre réseau et de nos partenaires. Notre mobilisation sera la clé. J’ai donc d’ores et déjà pris ma première résolution, en demandant à M. le Préfet de Région de réunir une cellule agri-agro de suivi, afin notamment d’avoir à l’œil les négociations commerciales en cours et de réagir en cas de sortie de route sur l’application de la loi EGAlim 2.
En attendant la rentrée et la reprise de nos travaux syndicaux, je vous souhaite un bon réveillon avec les excellents produits des agriculteurs bretons et français et une très bonne année 2022 !