Négociations commerciales : Les producteurs restent sur leur faim
Après des semaines de mobilisation les producteurs attendaient des progrès dans la position des acheteurs lors des négociations commerciales qui devaient se terminer au 1er mars. Ils risquent de rester sur leur faim. En Ille et vilaine une table ronde organisée par la préfecture à la demande de la FDSEA et des JA, a surtout fait le constat de désaccords persistants. Les producteurs n'ont toutefois pas envie de se laisser "abattre" et vont continuer à se mobiliser dans les jours à venir.

"Désapointés", les responsables syndicaux cherchent un peu leurs mots pour décrire leur déception à l'issue de la table ronde qui les rassemblait avec des représentants de la grande distribution, de la transformation, et de l'administration en préfecture ce mardi. Même s'ils n'avaient "pas de doute sur l'issue de cette réunion", ils espéraient quand même un peu plus de concrêt de la part de leurs "partenaires commerciaux". "Ces gens là nous comprennent mais ils ne font rien derrière".
Prendre en compte les coûts de production
Face aux revendications des producteurs, d'une prise en compte des coûts de production notamment face à la flambée des cours des matières premières, d'un élargissement des Egalim jusqu'aux MDD, et l'encadrement des pratiques commerciales notamment des pénalités logistiques qui s'apparentent de plus en plus à des marges arrières, les représentants de la grande distribution n'ont pris aucun engagement. "Ce n'est pas devant 20 personnes que les gens se dévoilent", regrettent Jimmy Guerin et Cédric Henry.
Pour autant, ils notent que certaines filières ont un peu mieux réussi à tirer leur épingle du jeu, principalement le lait, les filières viandes et notamment viande bovine restant en grande difficulté. Ils imaginent en fait deux façon de sortir de cette situation. D'une part "continuer à aller au bout du développement de la loi", pour que "les discours se traduisent dans les faits". Ils ont par exemple l'intention de rencontrer Serge Papin lorsqu'il viendra en Bretagne. D'un autre côté, ils n'envisagent pas de faire redescendre la pression sur la grande disctribution, que le premier mars soit passé ou pas. "La mobilisation va continuer", précisent-ils par exemple en demandant à toutes les grandes surfaces qui vendraient du lait en dessous de 0,74 € TTC par litre de le retirer des rayons puisqu'il ne couvre pas les coûts de production de chaque maillon de la filière. Le mot d'ordre reste de maintenir la pression pour se rapprocher de "la prise en compte des coûts de production" prévus par la loi, "sortir de la gueguerre destructrice de valeur" entre acteurs de la filière et de la distribution qui amènera seulement à l'arrêt d'un certain nombre de producteurs. "La situation actuelle est déjà un mauvais signal pour les producteurs en place et pour les jeunes qui arrivent dans le métier", souligne le président des Jeunes agriculteurs.