Ouverture du bilan carbone à tous les nouveaux installés
Comme prévu par le Plan de relance, les agriculteurs installés depuis moins de cinq ans peuvent désormais se tourner vers les chambres et certains organismes de développement pour bénéficier d’un bilan carbone en grande partie financé par l’État. Les chambres ainsi que les Jeunes agriculteurs s’attendent déjà un engouement qui nécessitera une rallonge budgétaire.

Voilà la mesure du Plan de relance qui s’adresse uniquement à la nouvelle génération d’agriculteurs. Tous les producteurs installés depuis moins de cinq ans pourront désormais se tourner directement vers l’un des 218 opérateurs agréés par l’Ademe, et recensés sur le site du ministère de l’Agriculture, pour bénéficier d’un bilan carbone financé pour la plus grande partie par l’État. "Les agriculteurs n’auront à s’acquitter que de 10 % du coût complet (soit environ 200-250 €)", indique le ministère dans un communiqué du 30 avril.
Budget total sur les deux ans : dix millions d'euros
Parmi les organismes agréés figurent des structures de développement, dont quelques Civam, ainsi que certaines antennes de Cerfrance. Mais ce sont les chambres d’agriculture, avec 103 établissements et près de 661 conseillers formés, qui seront en première ligne. "Depuis six mois, nous nous sommes bien préparés", confie Christine Valentin, présidente de la chambre de Lozère et responsable du suivi du Plan de relance pour les chambres.
Structurer l'offre
Si les chambres seront à la manœuvre pour la mise en œuvre, le syndicat Jeunes Agriculteurs a été l’un des architectes du dispositif élaboré avec le ministre de l’Agriculture. Selon lui, la démarche vise avant tout à prévenir les risques climatiques qui attendent la génération à venir. Mais elle permettra aussi de structurer l’offre agricole encore naissante sur le marché du carbone. Comme l’explique Guillaume Cabot, vice-président des JA en charge du dossier, "alors que le marché du carbone s’organise, nous souhaitions éviter des pertes de rémunération. Il ne faudrait pas que trop d’organismes se saisissent de l’instruction ou du calcul".
Les bilans se baseront sur les méthodes du label bas-carbone, qui permettent de générer des crédits pour le marché volontaire. Pour 2021, les chambres envisagent de mettre l’accent sur les filières bénéficiant déjà de méthodes validées, comme la polyculture-élevage en bovin. "Sur la deuxième année, nous irons vers d’autres jeunes, pour répondre à l’ensemble des productions agricoles", prévoit la présidente de chambre Christine Valentin, soulignant que de nouvelles méthodes devraient être publiées prochainement en viticulture et grandes cultures.
L’enveloppe actuelle permettrait environ 4 000 à 5 000 diagnostics, mais certains élus syndicaux se prennent déjà à rêver d’atteindre les 7 000 diagnostics sur deux ans.