Pas si simple de faire travailler ensemble les différentes générations !
Dans le Finistère, c’est le constat qu’ont fait les agriculteurs de Res’agri Brest, Morlaix et Légumes. Pour les aider à avancer sur le sujet, Magali Guirriec leur a détaillé les principales caractéristiques des baby boomers et des générations X, Y et Z. Un travail qui va désormais se poursuivre en petits groupes, au gré des problématiques de chacun.


Sur les exploitations agricoles, il n’est pas rare que plusieurs générations soient amenées à travailler ensemble, entre les parents retraités qui continuent à donner un coup de main, les enfants, qui se sont installés, les salariés, les stagiaires et les apprentis… Une situation qui ne va pas toujours sans incompréhension, les aspirations et les valeurs des uns et des autres étant parfois très différentes.
Des valeurs différentes
"La génération silencieuse, née entre 1925 et 1945, a fait du travail le sacrifice de toute une vie, commence par indiquer Magali Guirriec. Conservateurs et prudents, les baby boomers, nés entre 1945 et 1960, ont recherché la sécurité, ont épargné pour devenir propriétaires". Née entre 1960 et 1980, la génération X, autonome et débrouillarde, a grandi dans la promesse d’un avenir meilleur et respecte l’autorité et la hiérarchie. Ayant vu ses parents se consacrer entièrement au travail, elle a voulu concilier vie professionnelle et vie personnelle. "Car chaque génération tire les leçons de celle qui la précède".
La génération Y, née entre 1980 et 1995, a un avis sur tout et, très présente sur les réseaux sociaux, est très soucieuse de son image, y compris virtuelle. Individualiste, elle est aussi impatiente et inventive.Enfin, la génération Z, née après 1995, "a le numérique pour langue maternelle". Décomplexée, elle attend des compliments après l’effort, a besoin de reconnaissance, possède des identités multiples, au travail, sur les réseaux sociaux, dans sa vie personnelle… Si elle aspire à devenir son propre patron, elle a aussi besoin d’expérimenter, ce qui peut parfois être compliqué en entreprise.
À chaque génération ses talents
Si Magali Guirriec reconnaît volontiers qu’il peut s’agir là de stéréotypes, chaque individu étant différent, les grandes lignes n’en demeurent pas moins vraies. "Chacun est influencé par ce qu’a vécu sa génération". Ce qui peut parfois amener à penser qu’il est plus simple de travailler avec des gens de sa génération. "C’est une idée fausse ! C’est simplement qu’on les connaît mieux". D’où son conseil, frappé au coin du bon sens. "Il faut prendre le temps de mieux connaître les autres générations". L’enjeu est de taille, notamment pour les seniors. "D’ici 2025, 75 % des salariés en entreprise seront issus des générations Y ou Z". Sans oublier que "chaque génération a ses talents. Laissons-les s’exprimer pour le bien-être de chacun et la performance collective".
Recruter ou fidéliser
Qu’il s’agisse de recruter du personnel ou de le fidéliser au sein de l’entreprise, il faudra, là encore, faire avec la différence entre les attentes des différentes générations. "Les plus jeunes veulent vivre une expérience. À vous de mettre l’accent sur ce qui différencie votre entreprise". Et pour attirer de nouveaux talents, attention à ne pas se tromper d’arguments. "Certains seront plus attachés aux conditions de travail qu’à la rémunération".
Enfin, "il ne faut pas oublier de valoriser le salarié pour qu’il ait envie de rester, rappelle Magali Guirriec. Mettre en avant ses compétences techniques mais ne pas oublier ses compétences relationnelles". Et se rappeler que le stagiaire, lui aussi, a le droit aux égards de l’employeur. "C’est un tout qui fait l’ambiance de l’entreprise".
Les différences entre générations peuvent aussi s’exprimer du côté de la motivation ou de l’engagement des salariés. Et là encore, des solutions existent, pour peu que l’on s’adapte à chacun. "Les jeunes générations sont à cheval sur les valeurs, rappelle Magali Guirriec. Il faut être clair sur la raison d’être de l’entreprise". Aux générations Y, il faut fixer des objectifs à court terme, "avec un manager facilitateur, qui soutient". Et oser l’auto-contrôle et le droit à l’erreur pour les générations Z.
Pratique : Le sujet vous intéresse ? Vous pouvez joindre Yann Primo, chambre d’agriculture, au 02 98 41 33 14, consulter le site Internet www.yenea.fr ou contacter Magali Guirriec par mail
magali.guirriec@yenea.fr