Prix du lait à la Sill : le compte n’y est pas !
Le 21 décembre dernier, une cinquantaine de producteurs sont venus affirmer à Gilles Falc’hun que le prix du lait payé par la Sill ne leur convenait pas. Et puisque l’entreprise, en phase de développement, est à la recherche de main d’oeuvre, ils en ont profité pour déposer leur CV, indiquant être en recherche "d’une juste rémunération" de leur travail et de perspectives d’avenir.

"Macron est venu ici le 20 juin 2018. Et depuis, rien n’a changé". À l’appel de la FDSEA et des JA, une cinquantaine de producteurs de lait se sont rendus au siège de la Sill, à Plouvien (29) le 21 décembre dernier. "Contrairement à ce que prévoyait la loi Egalim, le prix du lait ne tient toujours pas compte de nos coûts de revient : ils sont estimés à 403 €/1 000 l quand nous avons perçu 325 € l’an passé : on est loin du compte !, indique Agnès Kerbrat, vice-présidente de la FDSEA. Y’en a marre d’être pris pour des gueux".
Plus juste et plus équitable
Ce sont des articles parus dans la presse locale ces dernières semaines qui ont poussé les éleveurs à réagir. "La Sill s’y vantait de bien se porter, de se développer et d’avoir besoin de recruter, indique Rozenn Cueff. Nous sommes heureux de vous voir investir sur le territoire ! Mais le prix actuel ne nous permet d’avoir ni revenu décent ni perspectives d’avenir. Alors, nous sommes venus postuler, chacun avec son CV".
Et la productrice de Milizac de s’inquiéter de la place que l’entreprise accorde à ses producteurs. "Nous réclamons des relations plus justes et plus équitables ! Entamées il y a deux ans avec l’OP, les négociations de l’accord-cadre n’ont toujours pas abouti". "Donnez un signe aux jeunes, pour les inciter à s’installer, rajoute Adrien Perrot, secrétaire général des JA. Sinon, d’ici quelques années, vous allez manquer de lait à transformer".
Des comptes 2020 "plombés"
"Certes, le prix actuel du lait n’est pas très élevé", reconnaît Gilles Falc’hun, le PDG du groupe Sill, qui a bon espoir d’aboutir à un accord avec l’OP d’ici fin janvier, et de parvenir à passer une hausse auprès de ses clients de la grande distribution. "Mais le Covid et l’incendie dans la tour de séchage ont plombé nos comptes". "Ce n’est pas une raison pour que les producteurs soient à nouveau la variable d’ajustement", rétorque Rozenn Cueff. "Quand la tour de Landivisiau rentrera en production, vous allez améliorer le mix-produit et pourrez mieux rémunérer les éleveurs", renchérit Adrien Perrot.