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Recensement agricole : les premiers résultats

Le ministère de l’Agriculture a dévoilé le 10 décembre les résultats du recensement agricole pour l’année 2020. Ils marquent une poursuite des tendances à l’œuvre sur la décennie 2000.

En France, comme il y a dix ans, la baisse du nombre d'exploitations touche davantage les exploitations d’élevage (-31 %) que celles spécialisées en production végétale (-9 %), malgré le recul du nombre de structures viticoles (-11 %) et arboricoles (-6 %).
© Gutner archive

Avec 389 000 exploitations recensées, la baisse du nombre de structures se poursuit mais ralentit de nouveau. L’effectif est en diminution de 21 % sur la décennie, alors qu’il avait diminué de 26 % entre 2000 et 2010, et de 35 % entre 1988 et 2000. Comme il y a dix ans, cette baisse touche davantage les exploitations d’élevage (-31 %) que celles spécialisées en production végétale (-9 %), malgré le recul du nombre de structures viticoles (-11 %) et arboricoles (-6 %). Le seul type d’exploitation à connaître une croissance en valeur absolue est l’ensemble constitué par l’horticulture et le maraîchage (+1 %).
Le mouvement d’ensemble marque donc une poursuite de la spécialisation des exploitations puisque le nombre d’exploitations en polyculture-polyélevage est en net recul (-18 %), tout comme celles qui conjuguent bovins viande et bovins lait (-41 %). Avec une baisse de seulement 3 % de ses effectifs, l’exploitation spécialisée dans les grandes cultures reste la plus représentée au sein de la Ferme France, forte de 112 000 structures. En parallèle, le recensement marque une mutation des pratiques agronomiques et commerciales. Le nombre d’exploitants vendant en circuits courts a progressé de 5,6 %, pour atteindre près d’un quart des structures (23,1 %). Même mouvement pour les signes officiels de qualité ou d’origine (Siqo), commercialisés par plus d’un quart des agriculteurs (27,3 %). En dix ans, la part des exploitations en agriculture biologique a triplé, passant de 4 à 12 %. "Il nous faut investir encore davantage cette production qualitative que notre agriculture est en capacité de fournir, sans jamais opposer les modèles", a souligné Julien Denormandie.

Un quart des chefs d'exploitation a plus de 60 ans.

Les exploitations continuent de croître

La surface agricole utile française s’est stabilisée à 26,7 millions d’hectares, après une légère baisse de 1 % dans les années 2010. Mécaniquement, la taille moyenne des exploitations continue de progresser. En 2020, elles mesuraient en moyenne 69 hectares, soit 14 hectares de plus qu’en 2000, résume le ministère. Et de rappeler que la surface reste comparable à celles de nos voisins européens (ex. 81 hectares au Royaume-Uni), et inférieure à celles des fermes américaines (ex. 178 hectares aux États-Unis).
En raison d’une concentration plus rapide, les augmentations de surfaces sont plus rapides en élevage. Les élevages laitiers mesurent dé- sormais 106 hectares en moyenne, contre 78 en 2010. Si bien qu’ils ont dépassé la taille moyenne des exploitations de grandes cultures (87 hectares en moyenne). Les élevages de bovins viandes restent les plus étendus en moyenne, à 123 hectares.

 

L'emploi baisse moins vite que le nombre de fermes

En parallèle, l’emploi a également continué de baisser, de 12 % (en équivalent temps plein) soit un peu moins vite que le nombre d’exploitations agricoles, signe d’une augmentation du nombre d’actifs par ferme. 759 000 personnes occupent un emploi permanent dans les exploitations agricoles (583 000 ETP). En parallèle, la part des salariés continue de progresser, pour atteindre 139 000 ETP. Le nombre de saisonniers est quant à lui en légère baisse, à 76 000 ETP.
La part des femmes cheffes, coexploitants ou associés actives est encore en recul (-0,5 %), sous l’effet de l’érosion du modèle d’exploitation familiale gérée en couple. Le niveau de diplôme des chefs d’exploitation et coexploitants a continué de grimper : 55 % d’entre eux ont un diplôme au moins égal au baccalauréat, contre 38 % en 2010. Les chefs d’exploitation continuent de vieillir. Un quart d’entre eux ont plus de 60 ans, contre 20 % en 2010. C’est la tranche de population dont l’effectif croît le plus, celle des moins de 39 ans restant stable. Ainsi, pour le ministre de l'agriculture, "recruter les nouvelles générations d'agriculteurs est plus que jamais un impératif. C'est bien de la souveraineté alimentaire de notre pays dont il est question".

 

 

26 300 exploitations en Bretagne

Orientation technico-économique Bretagne.

Avec 26 300 exploitations en 2020 la Bretagne a perdu 8 100 exploitations agricoles entre 2010 et 2020. A contrario, la proportion des exploitations agricoles biologiques a triplé en 10 ans. Plus d’une exploitation sur dix est certifiée bio ou en conversion. Parallèlement, le nombre d’équivalents-temps-plein s’est réduit de 10 % dans la région. La Bretagne s’aligne sur la France pour l’évolution de la superficie agricole utilisée (SAU) : une quasi-stabilité pour la SAU totale et une augmentation de 14 hectares de la SAU moyenne (soit 62 ha). Les exploitations se sont restructurées, avec une diminution des micro, petites et moyennes exploitations, le nombre de grandes exploitations restant stable.
L’importance de l’élevage en Bretagne se vérifie toujours en 2020 avec 63 % des exploitations spécialisées en productions animales et 10 % en polyculture-polyélevage. 60 % des ETP travaillent dans les exploitations spécialisées dans l’élevage. La Bretagne se place toujours au premier rang des régions pour les cheptels porcins, de vaches laitières et de volailles.
La baisse du nombre d’exploitations et du nombre d’ETP touche toutes les spécialisations, sauf l’horticulture-maraîchage et les cultures fruitières. La SAU moyenne croît dans toutes.
La Bretagne reste la première région française pour les spécialisations porcins et bovins lait : respectivement 51 % et 21 % des exploitations françaises. Elle occupe le 2e rang régional pour la spécialisation avicole (21 % des exploitations), presque à égalité avec la Nouvelle-Aquitaine (22 %) sur un territoire plus réduit.
Les producteurs laitiers se réduisent d’un quart et perdent 2 500 exploitations et 2 600 ETP sur la décennie mais gagnent 24 ha en moyenne par exploitation. Avec 736 200 têtes, le cheptel de vaches laitières reste stable alors qu’il diminue de 6 % en France métropolitaine entre 2010 et 2020.
Les élevages hors-sol (porcins et volailles) diminuent de 2 600 exploitations et 4 300 ETP (dont 1 200 ETP pour les élevages porcins et 1 400 pour les élevages avicoles). Le cheptel porcin perd 4 % de ses effectifs mais représente toujours 56 % du cheptel porcin français avec 7 500 milliers de têtes. Le nombre de volailles reste stable et assure le tiers des volailles françaises, comme en 2010. / Arnaud Marlet - Terra (source Agreste Bretagne)

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