Un concours pour primer la gestion des prairies naturelles
Porté par le PNRA, le parc naturel régional d’Armorique, le concours des prairies fleuries est désormais ouvert à toutes les prairies naturelles du Finistère Nord, pour peu qu’elle allient maintien de la biodiversité, valeur agronomique et intérêt fourrager réel pour les animaux de l’exploitation.
Lauréat du concours finistérien des pratiques agro-écologiques en 2019 avec une parcelle de landes, c’est dans l’une de ses prairies naturelles que Daniel Marhic nous conduit, en ce petit matin frais d’avril. Eleveur à Plounéour Ménez, en Gaec avec son frère, il détient un troupeau d’une soixantaine de laitières, sur une SAU de 120 ha. Et continue, vaille que vaille, à entretenir les zones humides, nombreuses en plein coeur des Monts d’Arrée, véritable "château d’eau" du Finistère, "par respect pour ceux qui étaient là avant nous, pour leur travail et le mal qu’ils se sont donnés". Et l’éleveur d’évoquer son grand-père, qu’il accompagnait parfois lorsque ce dernier curait les fossés à la main, durant une bonne partie de l’hiver. "Autrefois, c’étaient les meilleurs champs de la ferme, ceux qui donnaient le plus de foin".
Tout le Nord Finistère
Aujourd’hui, si les animaux continuent à pâturer durant une bonne partie de la saison, l’entretien est mécanisé. "J’essaie de passer la faucheuse avant l’hiver, pour garder les parcelles propres, indique l’éleveur. En choisissant bien mon époque, souvent courant septembre, j’arrive à passer partout en tracteur". Car l’enjeu est de taille. "Il faut couper régulièrement les joncs, sinon ils gagnent du terrain. Et les animaux n’y vont pas".
"La gestion des zones humides par les agriculteurs est très intéressante : ça permet d’ouvrir le milieu", confirme Thibaut Thierry, directeur du développement au PNRA, le parc naturel régional d’Armorique qui s’apprête à lancer, pour la 7e année consécutive, le concours des prairies fleuries. "Au fil du temps, les syndicats de bassin de l’Elorn et de l’Horn, Morlaix communauté et le syndicat des eaux du Bas-Léon nous ont rejoint. Et ce sont désormais tous les agriculteurs du Nord Finistère qui peuvent concourir".
Un intérêt fourrager réel
Rebaptisé depuis peu pratiques agro-écologiques, le concours veut démontrer par l’exemple que maintien de la biodiversité, qualité de l’eau et valeur agronomique et économique des prairies naturelles peuvent se rejoindre. "Qu’elle soit fauchée ou pâturée, la prairie doit réunir une diversité de plantes et avoir un intérêt fourrager réel dans l’alimentation du cheptel de l’exploitation", précise Thibaut Thierry.
Après réception des dossiers, au plus tard pour le 15 mai, un jury composé d’experts en agronomie-fourrages, botanique/écologie prairiale, apiculture/faune sauvage visitera les parcelles, avant proclamation des résultats départementaux courant juillet. Puis les dossiers des lauréats seront transmis au CGA, le concours général agricole qui, tous les ans, organise la finale nationale dans le cadre du salon de l’agriculture, courant février, à Paris.
40 ha de landes à faucher
En plus de ses 120 ha de SAU, l’exploitation dispose aussi d’une quarantaine d’hectares de landes, sur lesquelles elle a signé une MAEC fauche. "Elle nous sert de litière, détaille Daniel Marhic. On fauche une dizaine d’hectares tous les ans, et chaque parcelle est fauchée tous les 4 ans". Une curiosité vue de Bruxelles, ayant valu aux exploitants la venue de fonctionnaires, chargés de prendre des photos...
Pratique
Votre exploitation est située sur l’une des 166 communes du Nord Finistère ? Vous souhaitez inscrire l’une de vos prairies naturelles au concours des pratiques agro-écologiques ? Contactez avant le 15 mai :
- Thibaut Thierry au PNRA, au 02 98 81 16 46,
- Nolwenn Le Gac-Tobie, au syndicat de bassin de l’Elorn, au 02 98 25 93 51
- Vincent Le Talour à la chambre d’agriculture, au 02 98 52 49 49
- Soline Barentin à Morlaix communauté, au 06 20 73 58 87
- Chloé Fichaut au syndicat de l’Horn, au 02 98 69 51 61
- Jonas Le Moal au syndicat des eaux du Bas Léon au 02 98 30 75 22