Éleveurs de Blonde d'Aquitaine : des changements s'annoncent en 2022
Les éleveurs bretons de l'association de la race Blonde d'Aquitaine étaient réunis en assemblée générale chez Tanguy Rousseau à Trélévern (22). Dans l'actualité : le retour des concours et l'arrivée de la contractualisation.

Le retour à la normale, c'est ce que tout le monde espère. Les éleveurs de la race Blonde d'Aquitaine listent avec un certain plaisir les concours qui se profilent à l'horizon 2022. Tous espèrent que la crise sanitaire épargnera cette nouvelle saison. Agri Deiz (29), foire de Molac (56), Terralies (22), le Grand Ouest (normalement Vendée), le National à Mayenne (53), puis Pontivy (56) à la mi-octobre. Sans oublier le Space 2022 qui attribuera les honneurs à la Blonde avec quelque 70 places à pourvoir. Troisième race française, la Blonde d'Aquitaine "est une race mal connue", exprime Guillaume Barré, éleveur finistérien et président de l'association des Éleveurs de Blonde d'Aquitaine de Bretagne (EBAB) dont le souhait est de mieux communiquer. "Il faut montrer notre élevage de viande et de finition. Nous voudrions que tout le monde participe au Space, en présentant aussi des femelles de viande".

Une baisse sous le seuil des 100 000
L'association promeut des journées techniques et assure une vente de reproducteurs inter race allaitante qui s'est déroulée en avril 2021 à Guerlesquin en présence de 23 animaux. L'association EBAB coiffe trois départements (29, 22, 56), soit 43 éleveurs, dont 24 hors organisme de sélection (OS). Côté chiffre, l'OS de la race dénombre 61 adhérents en Bretagne, une perte de 23 adhérents entre 2015 et 2022 (-7 %) mais une augmentation des troupeaux de 14 %. 3 050, c'est le nombre d'animaux cotisants à l'OS, un chiffre faible.
Plus généralement, le contexte est à la diminution du cheptel allaitant en Bretagne, le passage sous la barre des 100 000 vaches blondes est imminent. Ces dernières représentent 20 % du cheptel allaitant breton. Or un basculement est en train de s'opérer avec un besoin en animaux de qualité bouchère face à une consommation de viande qui ne diminue pas depuis deux ans et qui est devenue plus locale depuis le covid. Dans ce contexte, apparaissent deux nouveautés : la future PAC et la contractualisation.
Apparaissent deux nouveautés, la future PAC et les contrats entre producteurs et acheteurs.
La contractualisation, la grande nouveauté
Présentée par Joséphine Aubrée-Louazel d'Interbev Bretagne, la contractualisation concerne pour l'heure les JB, les génisses de plus de 12 mois, les vaches et les animaux sous signe de qualité. Viendront les broutards en juillet 2022. Les autres animaux et les croisés ont un répit jusqu'en 2023. Passé le seuil de chiffre d'affaires de 10 000 € annuel par catégorie en dessous duquel la contractualisation ne s'applique pas, le producteur doit proposer un contrat à son 1er acheteur. Plusieurs cas alors, selon que l'on est hors OP (négociant, abatteur, boucher, GMS... en direct), en OP via une coopérative et en OP sans transfert de propriété. Dans les grandes lignes, le contrat court sur une durée minimale de 3 ans (maxi 5 ans) ; peuvent être précisées la tacite reconduction ou non du contrat, de possibles variations de volume, la période de livraison, les caractérisques de l'animal...
S'il existe un prix fixe - révisé par semestre suivant l'indice Ipampa - la FNB conseille aux éleveurs de choisir la formule de prix dit "déterminable" : la formule de calcul à élaborer est la somme de l'indicateur relatif au "coût de production (validation interprofessionnelle semestrielle) x % de pondération", de l'indicateur de "prix de marché x % de pondération", de l'indicateur "valorisation bouchères" (selon race), de l'indicateur "surcoût" pour les animaux sous cahier des charges qualité. Cette formule s'applique à un animal de référence (conformation "U-"... par exemple). Le pourcentage de pondération varie au choix, 50-50 ou 70-30 par exemple. Enfin, un tunnel de prix est défini entre des bornes mini et maxi. "Calculez aussi votre prix coût de production pour vous situer. Prenez le temps, tout peut être écrit", conseille Joséphine Aubrée-Louazel. S'agissant des éleveurs adhérents à une OP commerciale (coopérative), la FNB préconise aux éleveurs d'adresser leur contrat à leur OP, sauf si celle-ci leur a fait parvenir toutes les informations sur le calcul de prix de façon explicite.
Qu'en est-il d'une vente unique ? "Oui, il faut proposer le contrat, les premiers contrôlés seront l'aval avec pour sanction, le risque d'écoper d'une amende de 2 % du chiffre d'affaires".