Bretagne plants : la belle progression des variétés de Kerloï
Présente sur tous les créneaux, frais, export ou transformation, la station de création de pommes de terre de Bretagne plants a profité de la visite du champ comportemental pour rappeler que ses variétés occupent désormais un hectare de plant breton sur trois et que sept d'entre elles y figurent au top 10.

"C'est un peu la rentrée pour la filière pomme de terre". Le 11 septembre dernier, ils étaient une bonne centaine à avoir répondu à l'invitation de la station de création variétale de Kerloï, à Ploudaniel (29). Producteurs, collecteurs, délégations venues d'Algérie, d'Égypte, du Mali, de Suisse ou des Pays-Bas, développeurs et utilisateurs de ses variétés en France ou à l'étranger ont pu découvrir une cinquantaine de variétés dans le champ de comportement et les nouveautés de l'année.
"Deux variétés, Éclat et Kerdenne ont été inscrites début 2019, détaille Jean-Marc Abiven, le responsable de la station de Kerloï. Quatre hybrides sont en première année d'essai et quatre en seconde année". Petite nouveauté : les futurs attributaires sont désormais consultés sur leurs besoins en nouveautés. Et en fonction de leurs souhaits, des hybrides leur sont confiés en test pour deux ou trois ans, avant une demande éventuelle d'inscription.
Avec 6 280 ha en 2019, le plant de pomme de terre breton poursuit sa croissance.
Un hectare de plants sur trois
Frais, chair ferme, grand export, transformation en chips ou en frite... Bretagne plants explore tous les créneaux de la pomme de terre et ses variétés ne cessent de se développer. "En 2005, 635 ha étaient emblavés avec nos variétés, indique Dominique Morvan, son président. Cette année, nous en sommes à 2 250 hectares, ce qui représente 30 % de la production bretonne de plants, 10 % de la production française. Et sept de nos variétés, Universa, Synergy, Alaska, El Beïda, Gourmandine, Elodie et Celtiane, sont dans le top 10 des plants cultivés en Bretagne".
Le plant progresse
Avec 6 280 ha en 2019, le plant de pomme de terre breton poursuit sa croissance, + 4,8 % en un an. Si les producteurs sont un peu moins nombreux, 257 contre 269 l'an passé, la surface moyenne par exploitation avoisine désormais les 25 ha. "Les plantations se sont effectuées dans de très bonnes conditions", explique Jean-Yves Abgrall, le directeur de Bretagne plants. Si la sécheresse et la canicule ont causé quelques craintes, les premières estimations font état d'un rendement proche de la moyenne quinquennale. "Et la qualité devrait être correcte". Démarrés à la mi-août, les arrachages se poursuivent dans de bonnes conditions, pour de premières expéditions programmées dès la mi-septembre. Et les tests de pré-culture vont permettre de connaître précisément la qualité sanitaire du plant.
Virus et taupin sans solution phyto
"Mais les inquiétudes demeurent, souligne Jean-Yves Abgrall. Depuis l'interdiction des néonicotinoïdes, les producteurs n'ont plus de solution. Le Plénum est arrêté, le nombre de traitements par Teppeki est limité...". Si l'huile minérale est efficace contre le virus Y, elle reste sans effet sur l'enroulement. "Et le risque est grand de voir revenir des problèmes qui ont aujourd'hui disparu". Sans compter la mise en place annoncée de ZNT, des zones de non traitement à proximité des habitations, "qui vont encore compliquer le travail des producteurs".
Sans solution contre les pucerons, les producteurs n'en ont guère plus contre le taupin. "Le Mocap va être interdit en Europe l'an prochain. Et il nous faudra trouver des solutions alternatives, combinant précédents culturaux efficaces, labour pour tuer les larves, lutte biologique, variétés plus résistantes...". Des essais sont en cours, mais ils devront s'étaler sur plusieurs années avant d'apporter des réponses fiables aux producteurs. "Et il faudra sans doute éliminer certaines parcelles, à plus forte pression de taupins".