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Des data center pour valoriser la chaleur dégagée par la méthanisation

Certains la valorisent en séchant du bois, du foin ou des céréales, en chauffant des porcheries, des serres ou des maisons. Mais les agriculteurs ne savent pas toujours comment utiliser toute la chaleur dégagée lors de la production d’électricité par la méthanisation. La start-up Datafarm propose d’installer des data center à la ferme. Le point avec Stéphane Petibon, son dirigeant.

Datafarm installe un centre de données à Arzal, dans le Morbihan.

Très énergivores, tant pour alimenter les serveurs que pour les refroidir, les data center, ou centres de données, sont aujourd’hui à la recherche de solutions plus "vertes". "Mais il est compliqué de les faire fonctionner avec des énergies renouvelables, indique Stéphane Petibon. L’éolien ou le solaire sont des énergies produites en discontinu, en fonction du vent ou du soleil, quand les data center fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7".

Datafarm

Dans les exploitations
Et c’est quand il rencontre, un peu par hasard, un agriculteur méthaniseur, que la solution lui vient : implanter des data center directement sur les exploitations. "Grâce à un procédé utilisé dans l’industrie, notamment la métallurgie, on peut produire du froid positif à partir de la chaleur dégagée lors de la combustion du gaz", révèle Stéphane Petibon. Un système jusqu’à présent assez peu utilisé en France, mais qui procurera un revenu supplémentaire à l’agriculteur qui, souvent, peine à valoriser complètement cette chaleur.
Une marche supplémentaire peut être franchie, en alimentant le data center directement par l’électricité produite par la méthanisation. "Ca peut se faire, par exemple, à l’occasion d’une augmentation de puissance du méthaniseur". Dans ce cas, le data center ne fonctionne que grâce à de l’énergie renouvelable, une solution que recherchent de plus en plus d’entreprises, soucieuses de leur image.

Les data center fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

100 à 1 000 m²
Pour ses installations à la ferme, Datafarm vise les data center de proximité. "Les plus petits ne nécessitent que 100 à 200 m² de surface au sol, pour connecter une antenne 5 G, par exemple. Les plus grands ne devraient pas dépasser 800 à 1 200 m²". Une surface qu’il ne sera pas difficile à trouver sur une exploitation !
Pour l’instant, Datafarm compte deux installations en cours, l’une dans le Nord de la France, l’autre dans le Morbihan. "Nous avons aussi un projet bien avancé en Normandie", rajoute Stéphane Petibon, qui venait tout juste de lancer une campagne de visites, stoppée net par le re-confinement.

Implantée à Brest
"Pour le moment, les salariés sont dispersés aux quatre coins de la France. Nous avions besoin d’un ancrage territorial". Au moment de poser ses valises, pour installer son back-office, la start-up a fait le choix de la Bretagne, "une région au fort potentiel agricole, et qui compte déjà un nombre élevé de méthaniseurs".
Mis en relation avec les Villages by CA, portés par le Crédit agricole, Datafarm a immédiatement adhéré au principe. "Ils nous offrent la possibilité de travailler en réseau, nous donnent accès à un tissu de relations qui vont nous amener chez des agriculteurs mais aussi chez nos clients finaux, les entreprises locales".
La start-up a finalement fait le choix du village brestois. "Il nous faut connecter les data center à internet, utiliser la fibre… Et à la pointe bretonne, on trouve pas mal de gens formés aux réseaux, aux Télécom’. Il est toujours intéressant d’avoir une forte expertise à portée de main". Disposant pour l’instant d’une équipe de 7 salariés, Datafarm devrait en compter une douzaine dès le premier semestre 2021. "Les recrutements sont en cours".

 

 

Le Village by CA, accélérateur de start-up

Les start'up ont besoin d'immobilier bon marché pour héberger leurs équipes. Et les entreprises doivent se frotter à ces jeunes pousses pour innover, améliorer leurs produits... C'est en partant de ce double constat que le Crédit agricole a imaginé les Villages by CA. Lancés à Paris il y a 6 ans, ces "accélérateurs de business" sont aussi créateurs de liens, et permettent aux start'up de trouver des relais de croissance auprès de partenaires qui, eux, piochent à leur contact inspiration et autres façons de fonctionner. Et les start'up peuvent aussi bénéficier du réseau d’une quarantaine de Villages by CA, en France comme à l’étranger.
Dans le Finistère, c'est sur le site des Capucins, à Brest, que le Crédit agricole a ouvert le sien, en juin 2017. Avec deux spécificités : l'imaginer sous forme de coopérative, et le spécialiser autour de quatre thèmes, l’agri-agro, agriculture et l’agroalimentaire, la mer, la santé et la cybersécurité.

 

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